53e vendredi du Hirak: des manifestations monstres dans tout le pays (vidéos)
Des rues noires de monde, des foules compactes et des processions s’étendant sur des kilomètres… Le 53e vendredi de la mobilisation populaire, coïncidant avec le 1er anniversaire du Hirak, a drainé des millions de manifestants dans tout le pays. La plus imposante a eu pour théâtre la capitale.
A Alger, ils étaient des centaines de milliers à battre le pavé. « Cela rappelle les premières semaines du mouvement », constate un manifestant, ébloui par l’ampleur de la mobilisation. Une mobilisation qui a commencé dès les premières heures de la matinée, et qui a atteint son paroxysme aux environs de 15h00. La capitale était prise d’assaut. Venus de différentes wilayas, les manifestants ont tenu à être présents en ce jour mémorable. « Les hommes libres de Tlemcen sont là », affirme un jeune, pied dans le plâtre, rencontré non loin de la Grande Poste.
Comme lui, de centaines de manifestants ont fait le déplacement depuis hier soir pour être au rendez-vous ce matin. « ma djinech nahtaflou, djina nenahwkoum (nous sommes venus vous dégager, pas pour faire la fête) », lance les contestataires à la place Audin, à la Rue Asselah Hocine, à la place du 1er mai et à la rue Hassiba Ben Bouali.
Comme c’est le cas depuis le début du Hirak dans la capitale, les manifestants ont organisé plusieurs marches simultanément. La première s’est ébranlée de Bab El Oued en passant par la place des martyrs et la rue Asselah Hocine. La seconde a démarré de la rue Belouizdad pour rejoindre la Grande Poste via la place du 1er Mai, la rue Hassiba et le boulevard Amirouche.
Ces deux marches ont fait jonction avec la foule de manifestants de la rue Didouche Mourad en direction de la place Audin et de la Grande poste.
Retour en force de l’emblème Amazigh
La marche d’aujourd’hui eétait marquée par le retour en force de l’emblème Amazigh. Les policiers, dont le dispositif a été allégé aujourd’hui, n’ont pas procédé, comme ce fut le cas depuis le mois de juin dernier, à l’arrestation de ses porteurs.
La marche d’aujourd’hui a été aussi marquée par la présence de nombreuses personnalités, dont la moudjahida Djamila Bouhired, le moudjahid Lakhdar Bouregaa et des hommes politiques de divers horizons, à l’image de Saïd Khelil.
Les participants à cette grandiose mobilisation ont repris, pendant de longues heures, des slogans hostiles aux dirigeants en poste, qualifiés « d’illégitimes ». Le ministre de la justice, Belkacem Zeghmati, accusé d’« interférer dans le travail des magistrats », a eu la part du lion des quolibets de la foule.
Les marcheurs ont en outre renouvelé leur détermination à poursuivre le lutte jusqu’à la réalisation pleine et entière des revendications du peuple algérien qui aspire à une véritable démocratie. La marche de ce vendredi n’est, ont affirmé les manifestants, qu’une préparation pour celle de demain qui coïncide avec le 22 février, date du début du Hirak qui a fait barrage au 5e mandat.
Boualem Rabah