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Home›A la une›8 mai 1945: la boucherie qui pava la voie de l’indépendance Par Rachid Oulebsir

8 mai 1945: la boucherie qui pava la voie de l’indépendance Par Rachid Oulebsir

Par Algérie infos
8 mai 2020
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Le mardi 8 mai 1945, le monde entier célébrait la victoire sur le nazisme ! 150.000 Algériens s’étaient engagés contre la peste brune aux cotés de De Gaule, mais surtout du coté de la liberté, nourrissant de leur chair le rêve de l’indépendance algérienne à la fin de la seconde guerre mondiale !  La notion de  ‘’Monde Libre ‘’ prit tout son sens pour nos parents qui faisaient partie du monde qui n’était pas libre et qui devait encore verser son sang comme prix pour la liberté !

Ce mardi 8 mai 1945, les Algériens sortis fêter la fin de la guerre et surtout, la fin espérée de la colonisation avaient été massacrés par milliers par l’armée régulière française et les milices des colons qui voyaient leur hégémonie remise en cause. Dans tout le département de Constantine de cette époque tragique (de la Kabylie jusqu’à la frontière tunisienne), la fête avait tourné au massacre ! 45.000 morts algériens enregistrés par la mémoire collective, suite à un recensement des cimetières et des disparus des charniers collectifs. Les Américains qui avaient tous les renseignements parlaient de 50 000 morts. Mahfoud Kaddache écrit : ‘’ La vérité sur la répression ne put être établie que d’après les témoignages de ceux qui en avaient vécu toute I’horreur ou les écrits de quelques rares courageux journalistes. Un journaliste, qui n’était pas très tendre pour les révoltes, put écrire : « Jamais, en effet, depuis l’an 1842, et le maréchal de Saint-Arnaud, l’Algérie n’avait connu, même aux jours les plus sombres de son Histoire, de répression plus féroce contre un peuple sans défense… Sur les routes, à travers les sentiers, dans les champs, dans les rivières, dans les ravins, ce n’était partout que cadavres entrouverts où s’engouffrait la gueule sanglante des chiens affames, sous le croassement lugubre de charognards tournant en rond… Ça et là, des villages entièrement rasés -éléments d’une humanité primitive fuyant sous les balles  meurtrières des civilises. Des charniers de morts ».

Reconnaissance française bien tardive

Il a fallu  attendre le 27 février 2005, 60 ans après les faits,  pour que, lors d’une visite à Sétif, M. Hubert Colin de Verdière, ambassadeur de France à Alger, qualifie les : « Massacres du 8 mai 1945 de tragédie inexcusable.» Pour la première fois de son histoire la république française reconnait officiellement sa responsabilité. Combien d’années sont passées depuis la capitulation de l’état major nazi ! Combien de fois  n’a-t-on pas commémoré cette journée de la liberté du 8 mai 1945 ! Jamais un mot  ne sera dit sur ce massacre de la France coloniale. A Madagascar en 1927, à Paris en octobre 61,  ou à Sétif en 1945, les crimes français sont structurels au système colonial.

L’historien national Mahfoud Keddache a résumé l’événement, dans un riche  article paru  dans l’hebdomadaire ‘’Algérie  Actualités’’ de la semaine du 11 au 17 mai 1975 sous la rubrique « Document » et sous le titre : « Il y a trente ans… le 8 mai 1945 ». Nous reproduisons pour nos lecteurs la partie ce précieux document relatif au déroulement du massacre, dans le souci de préserver notre mémoire historique et de la transmettre à nos enfants.

Les manifestations

La première manifestation sanglante eut lieu le 1er Mai 1945. L’interdiction des défilés et manifestations prévus pour le jour de la Victoire, le 8 mai 1945, se heurta à la volonté populaire de clamer sa volonte de liberté et d’indépendance. Le 1er MAI, Le PPA (Parti du peuple algérien) décida de manifester à l’occasion du 1″ Mai. Malgré l’opposition de la tendance réformiste des A.M.L. (Amis du Manifeste et de la Liberté), le mot d’ordre fut transmis à tous les militants et fut suivi partout dans le département de Constantine, une partie de l’Algérois et l’Oranie. A Alger, la manifestation fut tres violente. Un premier cortège qui se dirigeait sur la Grande-Poste fut arrêté, la police tira sur la foule faisant deux morts, les premiers martyrs, et vingt-trois blesses. Un deuxième cortège, avec des bannières écrites en arabe, en français et en anglais: « Vive l’Algérie indépendante », «Liberté pour tous », réussit à arriver à la Grande-Poste et à chanter l’hymne nationaliste. Les militants avaient connu l’épreuve du feu, ils avaient réussi à montrer leur force, leur foi et leurs exigences. Le succès de ce 1er Mai amena les A.M.L. à décider une manifestation pour le 8 mai. La tendance réformiste était pour une manifestation légale, elle voulut avoir l’autorisation du gouvernement général. Mais l’administration coloniale fit arrêter leur délégation. Le PPA avait donné l’ordre à ses sections de manifester pacifiquement sur des mots d’ordre politiques, révolutionnaires.

Le 8 mai a Sétif

Le 8 mai au matin, alors que des musulmans se rassemblaient autour de la mosquée, le sous-préfet convoqua de nombreuses personnalités musulmanes. Il menaça le responsable du PPA de la ville qui faisait partie de la direction de la Section des A.M.L. en déclarant : « La France ne veut pas de politique, la souveraineté  française ne doit pas être menacée. J’ai pris mes responsabilités. Je vous rends responsable de ce qui arrivera. » Pendant ce temps les gens affluaient de toutes parts. Ceux des douars se rassemblaient à l’entrée de la ville. Des responsables allèrent vers eux, leur expliquèrent le caractère pacifique de la manifestation et les désarmèrent en leur enlevant couteaux et matraques. Sept à huit mille musulmans précédés par les scouts de la ville, drapeau algérien en tête et banderoles déployés avec les inscriptions :

« Pour la libération des peuples », « Vive I ‘Algérie libre et indépendante », étaient prêts a défiler. Le commissaire central avisa les responsables que toutes banderoles ou pancartes politiques étaient interdites. Sans en tenir compte, le cortège s’ébranla; personne ne pouvait s’opposer a cette masse humaine qui voulait crier sa foi et son amour de la liberté et de l’indépendance. Le sous-préfet donna l’ordre d’enlever les banderoles à leurs porteurs. Les policiers tirèrent. Des civils européens voulurent empêcher le défilé. Des coups de feu furent échangés. Ce fut le signal de l’émeute. Le cortège se dispersa pour se reformer plus loin.

 « On a tiré sur un jeune scout » ! Ce jeune « scout » fut le premier martyr de ces incidents : Saâl Bouzid, 22 ans, venait par son souffle d’indiquer sur la voie du sacrifice la voie de la liberté. K. Z., âgé alors de 16 ans, affirme non sans amertume

à ce propos : « Il gisait mourant par-devant le terrain qui sert actuellement d’assiette foncière au siège de la wilaya. Nous l’avons transporté jusqu’au docteur

Mostefaï et puis… » Entre-temps la gendarmerie intervint, des groupes de manifestants attaquèrent le marche aux bestiaux. A onze heures, le calme était rétabli dans la ville. Mais la nouvelle du massacre s’était répandue: « On tue les Arabes… Il faut répondre par le Djihad. ” Tres peu de musulmans assistèrent aux cérémonies officielles. La population, animée par le Comite des A.M.L., organisa une manifestation particulière avec des pancartes: « A bas l’impérialisme! », « Vive I‘Algérie indépendante » « Vive la démocratie ». La police tira sur la foule et dispersa les manifestants. Le 9 mai, Guelma était assiégée par des groupes armés des douars voisins venus venger leurs morts.

Des défilés analogues furent organises dans d’autres villes, à Batna, Biskra, Khenchela. A Böne et Djidjelli, des milliers de manifestants se joignirent au cortège officiel et sortirent leurs banderoles. Des manifestations eurent lieu à Blida, Berrouaghia, Bel-Abbes, à Saida où la mairie fut incendiée. A Alger, les fideles n’assistèrent pas à la cérémonie officielle de la Grande Mosquée.

L’enthousiasme révolutionnaire

Des l’annonce des événements survenus dans les villes de Sétif, de Guelma, des messagers allèrent dans les villages et les coins les plus reculés annonçant que la lutte avait commencé, entrant en contact avec les responsables locaux des Amis du Manifeste qui attendaient les ordres et qui, finalement, furent amenés a prendre eux-mêmes les décisions qui s’imposaient: regrouper les militants, ne pas se laisser déborder, diriger les attaques contre « les bâtiments de l’autorité française: la mairie ou bordj, la poste, la recette des contributions, la gendarmerie ». La nouvelle de l’agitation suscita un grand enthousiasme dans les douars : les masses rurales lancèrent plusieurs groupes armés contre les villages et les centres de colonisation. La campagne algérienne se lançait dans la rébellion. On découvrit même un plan d’attaque de Constantine : attaque de la préfecture par une section de quarante hommes, de la mairie, du commissariat central; libération des détenus, occupation de la garde mobile, de la centrale électrique, de la poste centrale, de la gare. Pour nos masses, les événements de Sétif, Guelma furent considérés comme le signal de la Révolution, de la guerre libératrice. De nombreuses nouvelles, transformées par l’enthousiasme populaire, allèrent galvaniser un peuple en attente.

La révolte

Apres le défilé de Sétif, nous dit le rapport Tubert, le car de Bougie a Sétif fut attaqué, les centres de Ain Abessa, Sillegue, le Bordj de Takitount furent attaqués. Le 9 mai, des groupes armés sillonnèrent la région de Djidjelli. La Fayette (Bougaa) fut attaquée ainsi que Kherrata. Le centre de Chevreuil (Beni Aziz) assiégé aux cris de « Djihad ! Djihad ! », fut entièrement incendie ; autour de Guelma, des fermes furent assaillies et des colons tués. Le 10 mai, le village d’Aokas (commune mixte d’Oued Marsa), la gendarmerie de Tessara, le Bordj et la poste de Fedj M’zala furent encercles. Dans la région d’Oued Marsa, les communications téléphoniques furent coupées, des gardes-forestiers tués.

Dans la région des Babors, au nord de Sétif, l’émeute prit « l’allure d’une dissidence », les troupes étaient « accueillies devant certains douars à coups de fusils ou même d’armes automatiques.” Des rassemblements menaçants de musulmans décidés furent signales a EI Arrouch, Jemmapes (Azzaba), Oued Amizour, Conde (Smendou), Chateaudun (Chelghoum Laid), EI Milia, Oued Zenati. De Sétif et de Guelma la révolte s’était étendue à plusieurs points d’Algérie. Entre Tizi-Ouzou et Menerville (Thenia), les fils téléphoniques furent coupes. Des dépôts d’armes clandestins furent signalés a Tébessa. Des bruits circulèrent à propos d’un soulèvement général.

La répression : La milice en action

A Sétif, à Guelma, les forces de police, la gendarmerie tirèrent sur la foule. Des morts, des blesses, des arrestations parmi ceux qui, pacifiquement, étaient venus sans armes manifester leur joie et leurs espérances le jour de la Victoire. Cette première répression fut, non seulement I’oeuvre des « forces de l’ordre “, mais aussi celle des civils européens. Les Européens pris de panique organisèrent des milices et entreprirent la chasse a I’Arabe.

A Guelma, le sous-préfet Achiary, ancien commissaire de police, créa une milice qui reçut l’approbation des présidents des Anciens Combattants, de la « France Combattante’’ et du secrétaire de l’Union locale des Syndicats ». La presque totalité de la population française de Guelma fit partie de cette milice qui ne borna pas son activité au maintien de l’ordre mais se livra à des représailles contre la population musulmane avec la tolérance des autorités locales et d’Achiary. « Un fonctionnaire envoyé d’Alger par Chataigneau pour enquêter a Guelma en revint épouvanté : des hommes, des femmes, des enfants avaient été exécutés sans jugement, en bloc : « Il est également certain qu’en dehors de la milice, des Français dont les parents ou des proches ont été victimes de violence, se livrent a des exécutions sommaires ». A Chevreuil (Beni Aziz) seulement, cent vingt-sept musulmans furent assassines par la milice dirigée par Pradeille, à la suite de la mort d’une seule victime française, et ce, après la cessation des opérations de répression effectuées par I ‘armée.

A Bejaia

L’armée française avait planifié l’extermination de milliers d’Algériens. Pour mettre à exécution leur dessein les soldats français avaient procédé au regroupement de toutes les populations avoisinant les côtes-est de Béjaïa à Bordj Mira en passant par Darguina, Souk El-Tenine et Aokas.

Toutes les populations de ces régions étaient forcées de se regrouper sur les plages de Melbou. L’occupant n’avait en tête que la liquidation physique de tout ce beau monde. Des soldats armés faisaient le porte-à-porte à travers la ville de Sétif et certaines régions environnantes, et obligeaient hommes, femmes et enfants à sortir pour monter dans des camions. Dès lors, des camions de type GMC continuaient à charger toute personne qui se trouvait sur leur passage. Le convoi prenait la direction de Kherrata. Les habitants de cette autre ville historique n’allaient pas échapper à l’embarquement qui les menait avec leurs autres concitoyens de Sétif, vers le camion de la mort. Les milliers d’Algériens furent déchargés depuis les bennes des camions au fond des gorges de Kherrata. L’horreur n’était pas terminée pour ces pauvres« bougnouls» comme aimaient les surnommer les colons français. Des hélicoptères dénommés « Bananes » survolaient les lieux du massacre pour achever les blessés. Une véritable boucherie humaine allait permettre, plus tard, aux oiseaux charognards d’investir les lieux. Avec la venue de l’été, la chaleur monte… et l’odeur de la mort.

L’artillerie de jour comme de nuit

L’armée française organisa la guerre contre les mechtas. La troupe, la marine et  l‘aviation participèrent a cette guerre, elles entrèrent en action contre les populations. Les mechtas subirent des tirs de jour et de nuit. Des bulletins d’officiers nous renseignent sur la   ‘’glorieuse marche” des colonnes militaires. L’armée livrait une nouvelle guerre coloniale aux Algériens le 8 mai. A Chevreuil (Beni Aziz) les troupes du colonel Bourdilat étaient sur les lieux, « la vaillante colonne de Tabors et de Légionnaires n’avait devant elle qu’une tribu en haillons, composée pour la majeure partie de khammès domestiques  au service des seigneurs de l’endroit “. Ces fellahs «faméliques et nus n’avaient pas reçu depuis trois ans le moindre grain d’orge et de blé “. Dans la même région le commandant Rouire organisa trois colonnes et leur donna les ordres suivants : « Disperser les rebelles, bruler les mechtas “. A I ‘approche des troupes « les villages sont désertés par les hommes “, rassemblements sur les crêtes, coupures sur les routes ; barrages de trônes d’arbres. Femmes et enfants s’enfuient dans les ravins des qu’ils aperçoivent des soldats. A Kherrata les manifestants (le rapport dit, les assassins) sont dispersés à la mitrailleuse. La légion étrangère attaque un village prés de Kherrata, démolit dix-sept barrages établis dans les gorges. Aux environs d’Oued Marsa une section d’infanterie est accrochée par les «rebelles “. Le lieutenant Bergeret, qui avait pris le commandement de Kerrata, ecrit : « La section d’artillerie effectue des tirs de jour el de nuit sur un village surplombant Kerrata et signale comme etant  le plus dangereux …, des opérations sont lancées contre les douars sud-ouest et est “. La troupe, partie de Souk Ahras, ouvrit le feu (tirs de 75 et à la mitrailleuse) sur les populations et combattit les mechtas de la région de Guelma.

L’aviation – la marine

L’aviation fut autorisée a participer aux opérations. Le ministre de I’air était pourtant un communiste. Le général Weiss avoua qu’il avait mis à la disposition des troupes douze chasseurs bombardiers A24, douze bombardiers moyens Wellington et que la France avait envoyé seize JU 52, soixante et un P26 et Dakota britanniques (pour une mission …) : d’après le général, il n’y aurait eu en tout et pour tout que vingt actions aériennes répressives contre la population en quinze jours. Des bombes de fabrication française furent utilisées sur les lance- bombes américains. Le ministre de l’Intérieur reconnut que l’aviation a effectue des tirs a la mitrailleuse sur des groupes armes, autour de villages de la région de Guelma … De même, la Marine est intervenue devant Bougie et à Djidjelli. Une compagnie de débarquement fut mise à terre dans cette dernière ville. Le croiseur « Duguay-Trouin ” bombarda la région de Kherrata, le ministre reconnut que quarante quatre mechtas étaient bombardes ou incendies.

Nos martyrs

Le gouvernement français parIa de 1.500 morts musulmans. Les militaires reconnaissaient, dans I‘intimité, des chiffres de 6.000 a 8.000. Les milieux américains, qui étaient tres au courant de la situation, avancèrent les chiffres de 50.000 victimes. En novembre 1945, on dénombre 4.560 arrestations dont 3.696 dans le département de Constantine, 505 en Oranie. La vérité sur la répression ne put être établie que d’après les témoignages de ceux qui en avaient vécu toute l‘horreur ou les écrits de quelques rares courageux journalistes. Un bachagha, fidele serviteur de la France, témoigna lui aussi: « Jamais, tant que je vivrai, je n’oublierai le souvenir de ces viols, de ces incendies, de ces canons, de ces mitrailleuses, de ces troupes amassées au bord du village et dans le village, l’arme au pied, de ces arrestations, de ces exécutions massives, de ces délations de fellahs terrorises mentant à longueur de journée pour se disculper. » Personne ne pourra dire le nombre de personnes arrêtées illégalement par l’armée et la police, ni celui des otages fusilles. Le ministre de l’Intérieur reconnut l’arrestation «légale» de prés d’un millier de personnes, 280 condamnations, 37 acquittements et 28 condamnations a mort et 359 dans l’Algérois; les tribunaux militaires avaient prononce 1.307 condamnations dont 99 a mort, 64 aux travaux forces a perpétuité, 329 aux travaux forces à temps, 250 acquittements et 577 non-lieu. Plusieurs militants algériens ne revirent la liberté qu’a I ‘indépendance.

L’humiliation

Non contente de sa victoire sur les fellahs, I ‘armée, teIles les légions antiques, tint à célébrer son triomphe et à humilier les vaincus. Du 19 mai au début de juin, alors que la situation s’était calmée, des opérations militaires furent montées pour préparer la reddition des tribus : opérations contre les mechtas des Babors, considérés comme étant le refuge le plus important des rebelles. Les rapports militaires parlent de « soumission de douars» auxquels on imposait les conditions suivantes : « Remise, pour présentation à la justice militaire, de tous les coupables d’attentats, de crimes ou de provocation. Indication du lieu d’asile des fuyards. Remise de toutes les armes de guerre et de chasse avec les munitions. Châtiment « exemplaire et immédiat » des receleurs et de quiconque abrite quelqu’un qui n’est pas de sa famille. » « L’armée disposa de blindes, de batteries de 75 et de 90, de la marine, de l’aviation. Les opérations de ratissage suivaient les bombardements. Les populations abandonnaient leurs mechtas, fuyaient sur les crêtes. Les gourbis sont incendies. Les « rebelles» sont cernes, ceux qui échappent aux tueries furent obligés de demander ‘’ l’aman’’. Le 22 mai, dans les Babors, hommes, femmes, enfants, par milliers, vinrent s’agenouiller et se soumettre. Le 25 mai, jour de la « soumission “, de 5 a 6.000 musulmans groupes dans un cirque entouré de collines; ils étaient obligés de demander à genoux pardon et de crier « Vive la France”, alors que la population européenne de Chevreuil (Beni Aziz) sur « les terrasses » appréciait le triomphe de l’armée. Le colonel de la Légion obligea hommes, femmes, enfants, fellahs, artisans, marabouts et caïds des Babors, à se prosterner, le front à terre, devant le drapeau de la  France et a répéter en chœur « Nous sommes des chiens ». Une fois l’humiliation consommée, ordre fut donne aux Européens de passer dans les rangs des vaincus pour reconnaitre «les incendiaires de villages ». Le soir, prés de 400 indigènes furent conduits vers une destination Inconnue.

La conscience indépendantiste est née

Kateb Yacine, futur grand écrivain algérien, alors lycéen à Sétif, écrit : « C’est en 1945 que mon humanitarisme fut confronté pour la première fois au plus atroce des spectacles. J’avais vingt ans. Le choc que je ressentis devant l’impitoyable boucherie qui provoqua  la mort de plusieurs milliers de musulmans, je ne l’ai jamais oublié. Là se cimenta  mon nationalisme… Je témoigne que la manifestation du 8 mai était pacifique. En organisant une manifestation qui se voulait pacifique, on a été pris par surprise. Les dirigeants n’avaient pas prévu de réactions. Cela s’est terminé par des dizaines de milliers de victimes. À Guelma, ma mère a perdu la mémoire… On voyait des cadavres partout, dans toutes les rues. La répression était aveugle; c’était un grand massacre.»

Tags8 mai 1945Algériecolonialismeindépendancemassacres
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