Abdelaziz Djerad : «L’Algérie traverse une situation économique difficile et inédite»
La double crise, financière et sanitaire, ont engendré une situation économique difficile et inédite pour l’Algérie. C’est le constat fait, aujourd’hui, par le premier ministre, Abdelaziz Djerad, à l’ouverture des travaux de la réunion Gouvernement-partenaires sociaux-opérateurs économiques visant à mettre en place une commission de sauvegarde chargée d’évaluer les incidences de la pandémie de la Covid-19 sur l’économie nationale.
Selon lui, les mesures préventives pour endiguer la propagation de la COVID-19 avaient occasionné un grand préjudice à l’économie nationale. «L’Algérie fait face à une situation économique difficile inédite, en raison de plusieurs facteurs, notamment la crise structurelle héritée de l’ancien gouvernement, la chute des cours des hydrocarbures et enfin, la crise sanitaire due à la pandémie du nouveau coronavirus », a-t-il affirmé.
Le Premier ministre s’est cependant dit « profondément convaincu des capacités du pays à surmonter cette crise, grâce à la conjugaison de tous les efforts, et en faisant preuve d’un haut sens des responsabilités.
Abdelaziz Djerad a rappelé, dans ce sens, que « depuis l’apparition des prémices de cette crise sanitaire, l’Etat algérien a immédiatement réagi, en mettant en place les mécanismes nécessaires pour la prise en charge des besoins de la société sur le plan sanitaire et a pris les mesures adéquates pour contrer la propagation de ce virus destructeur ».
« Or ces mesures ont causé un grand préjudice à l’économie nationale, notamment les secteurs du commerce, de l’hôtellerie, du transport, du tourisme, du bâtiment, des travaux publics, de l’hydraulique et d’autres activités économiques et commerciales », a-t-il expliqué.
Des pertes en milliards de DA
Poursuivant, le Premier ministre a précisé que « le Gouvernement était dans l’obligation d’adopter des mesures visant à alléger les impacts de la pandémie, tant en faveur des travailleurs les plus vulnérables, qui ont perdu la source de leurs revenus, qu’à travers plusieurs mesures d’allégement fiscal et parafiscal, ainsi que d’autres facilitations bancaires en faveur des entreprises, en dépit de la crise financière multidimensionnelle subie en raison de la crise pétrolière, apparue en plein crise sanitaire ».
Intervenant par la même occasion, le ministre des finances, Aymen Benabderrahmane a indiqué que l’Etat a consacré 65,53 milliards de DA à la lutte contre la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19).
Ce montant, a-t-il détaillé, englobe 12,85 mds de DA affectés à l’acquisition des moyens de protection, dont 12,64 mds de DA destinés au ministère de la Santé, 24,39 mds de DA destinés aux indemnités exceptionnelles au profit des agents de l’Etat, 22 mds de DA d’allocations au profit des familles impactées par la pandémie, et 24,7 mds de dotations affectées à l’allocation pour les familles démunies.
Dans un bilan préliminaire sur les conséquences de la crise sanitaire, le ministère a fait part de pertes de plusieurs dizaines de milliards pour tous les secteurs d’activité, et plus particulièrement pour les grandes entreprises publiques, à l’image de la Sonatrach, Sonelgaz, Air Algérie, SNTF…
Boualem Rabah