Alors que l’APN est sur le point d’être dissoute: des députés réclament un remaniement du gouvernement
Il flotte comme un air de campagne électorale dans les travées de l’APN. Croyant avoir une chance d’être reconduits, les députés de l’ancienne majorité présidentielle, FLN-RND-TAJ-MPA, réclament un remaniement du gouvernement.
Profitant du débat autour du projet de loi de finances (PLF 2021), ouvert depuis hier à l’APN, ces députés se sont violemment attaqués à des membres de l’exécutif. Ils s’en sont notamment pris aux ministres de l’Industrie, des Ressources en eau et de la Jeunesse et des Sports, qui étaient tous absents lors de cette séance de débats.
Le premier à descendre en flamme l’actuel gouvernement est le député du FLN Hakim Berri qui a qualifié l’exécutif conduit par Abdelaziz Djerad de « faible. » Selon lui, « il y a plus de points négatifs que de positifs chez les ministres », estimant qu’il y a bien « un gouvernement parallèle qui fait la concurrence à celui dirigé par Abdelaziz Djerad. » « Nous venons à peine de tourner la page du frère conseiller, et nous nous retrouvons face à l’histoire de l’ami-conseiller », a-t-il affirmé.
Appelant à une lecture sérieuse des résultats du dernier référendum sur le projet de la révision de la Constitution, l’élu du FLN a assuré que le peuple « a sanctionné le gouvernement parce qu’il lui avait menti. »
De son côté, le député Lyes Saadi s’en est violemment pris au ministre des Ressources en eau « qui a boudé la commission des finances de l’APN, prétextant la maladie », alors « qu’il a tenu, le lendemain, une réunion avec les cadres de son secteur. ».
Le même député a également chargé le ministre de l’Industrie, Ferhat Aït Ali Braham, qui « n’a réussi ni à assurer des véhicules de moins de 3 ans, ni des véhicules neufs et encore moins le montage local. » « C’est à se demander s’il ne travaille pas contre le président », a-t-il asséné.
Abdelghani Douicher a, lui aussi, réservé une salve de critiques à Ferhat Aït Ali qui, selon lui, « ferme toutes les portes devant les investisseurs nationaux et étrangers. » « Ce ministre a-t-il d’autres agendas ? », s’est-il interrogé.
Lors de la même séance, des députés ont éen outre remis en cause les chiffres avancés par le ministre des Finances, tout en chargeant le gouvernement sur la crise des liquidités, le dossier du pré-emploi, le rapatriement des ressortissants bloqués à l’étranger et la gestion de la crise sanitaire.
Pour des observateurs de la scène nationale, ces députés connus pour leur docilité, semblent avoir entamé une campagne électorale avant l’heure, puisqu’ils savent que l’Assemblée sera dissoute et que leur mandat sera écourté.
Boualem Rabah