Amnesty dénonce une menace sur les libertés : dissolution d’une association contre l’islamophobie en France
Le gouvernement français annonce la dissolution du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). La décision confirmée par le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, suscite une réaction de l’ONG Amnesty International qui dénonce une menace sur les libertés dans le pays.
« La dissolution du Collectif contre l’islamophobie en France serait un acte très grave de la part du gouvernement français. Elle pourrait avoir un effet dissuasif sur toutes les personnes et toutes les organisations qui sont engagées dans la lutte contre le racisme et la discrimination en France », déplore Nils Muižnieks, directeur régional d’Amnesty International pour l’Europe, cité dans un communiqué de l’organisation.
Selon la même source, l’ONG est extrêmement inquiète du signal que cela envoie aux ONG et à la lutte contre la discrimination en France. « La dissolution d’une organisation est une mesure extrême qui ne peut être justifiée que dans des circonstances très limitées, par exemple si l’organisation en question constitue un danger manifeste et imminent pour la sécurité nationale ou l’ordre public. Or, à ce jour, les autorités françaises n’ont fourni aucune preuve susceptible de justifier la dissolution du CCIF », lit-on dans le même communiqué.
Amnesty International appelle ainsi « les autorités françaises à revenir immédiatement sur cette décision». Le 19 novembre 2020 en fin de journée, un courrier a été adressé au CCIF pour l’informer de sa dissolution. Le CCIF dispose de huit jours pour formuler une réponse avant que la dissolution ne soit prononcée par le gouvernement.
Boualem Rabah