Après la condamnation de Khaled Drareni : le SNJ s’insurge et réclame sa mise en liberté
Dans un communiqué publié ce soir, le Syndicat national des journalistes a dénoncé la lourde condamnation de notre confère Khaled Drareni qui a écopé ce matin d’une peine d’emprisonnement de trois ans ferme et de 50 000 DA d’amende.
« Le Syndicat national des journalistes, à l’instar de l’ensemble de la corporation, de la classe politique, d’acteurs de la société civile, de l’opinion publique en général, entretenait en effet cet espoir de voir notre confrère libre, après cinq longs mois de détention. Un espoir que justifiait de précédents verdicts prononcés à l’encontre de Samir Benlarbi, et Slimane Hamitouche , poursuivis dans la même affaire que Drareni pour, officiellement, «atteinte à l’unité nationale» et «incitation à attroupement non- armé». Les deux premiers cités avaient ainsi bénéficié, avant même le procès de ce lundi, d’une remise en liberté provisoire et condamnés, désormais, à 2 ans de prison, dont 4 mois fermes et déjà purgés. D’où notre étonnement et notre incompréhension : Pourquoi notre confrère a été différemment traité dans cette affaire et se voit, lui, infliger une peine d’emprisonnement ferme, et particulièrement lourde ? Parce qu’il s’agit d’un journaliste ? Les faits sont là, en tout cas, têtus, et qui confortent cette effrayante hypothèse », souligne le communiqué. Le SNJ pense qu’à travers Khaled Drareni, c’est toute la corporation qui est visée. Est-ce à dire qu’on veut bâillonner la presse ?
« A travers cette affaire, le pouvoir vient d’inverser lui-même les éléments de sa propre thèse consistant à plaider pour un traitement équitable, et une application indistinctement de toute autre considération, de la loi sur tous. En extraire exceptionnellement un citoyen, parce que, en l’espèce, il s’agit d’un journaliste, est un précédant grave, condamnable et qui n’augure rien de bon quant aux intentions réelles du pouvoir par rapport à la liberté d’expression et de la presse en particulier », ajoute le communiqué.
Le SNJ réclame, par ailleurs, la mise en liberté de Khaled Drareni et précise que « l’Algérie, pionnière en matière de la libre expression et de la presse dans la région depuis trois décennies, ne peut se permettre de renoncer à ces acquis si chèrement arrachés par des générations de journalistes et de militants, au prix d’énormes sacrifices et des années de lutte contre l’arbitraire, l’obscurantisme, l’autoritarisme et le terrorisme ».
M. Z.