Après quatre ans et demi de procédures: Tanela enfin inscrite sous son prénom amazigh à l’Etat civil d’Annaba
La famille Labidi d’Annaba obtient enfin gain de cause. Elle peut désormais inscrire sa fille de quatre ans et demi sur le registre de l’état civil sous son prénom amazigh Tanela. Cet heureux dénouement de la énième affaire de rejet des prénoms berbères est intervenu à l’issue d’une longue et âpre bataille juridique.
Ce n’est que le 23 juillet dernier, indique l’avocat et défenseur des droits de l’homme, Koceila Zerguine, que le conseil d’Etat a tranché en faveur de la famille Labidi, annulant ainsi une décision défavorable du tribunal administratif d’Annaba. « C’est une première dans les annales de la justice algérienne », commente l’avocat.
Cette affaire, rappelons-le, remonte au 29 janvier 2017. En voulant porter le prénom de sa fille, « Meriem-Tanela » qui venait de naître sur le registre de l’état civil de la mairie d’Annaba, le père Abdelmajid Labidi s’est heurté au refus catégorique de l’officier d’état civil de l’inscrire.
Ce dernier invoque le prétexte selon lequel le second prénom ne figure pas sur la liste homologuée par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. C’est ainsi qu’il entame une longue bataille. Il introduit, par le biais de son avocat, une première requête auprès du procureur de la République près le tribunal d’Annaba. Mais celui-ci le déboute au motif que les prénoms à « consonances latines ne sont pas autorisés ».
Une deuxième requête est alors enregistrée devant le tribunal administratif d’Annaba. Mais sans résultat. Cette juridiction rejette aussi « la demande pour incompétence en la matière ». Le dernier recours était alors le Conseil d’État, saisi en novembre 2018, qui a finalement tranché et a rendu justice à la famille lésée.
Boualem Rabah