L’ancien ministre du Travail et ex-président du parti islamiste MSP, Aboudjerra Soltani, a été auditionné, aujourd’hui, en tant témoin dans l’affaire Khalifa, dont le procès se tient, depuis trois jours, au tribunal de Blida. Comme c’était le cas lors des procès qui ont eu lieu avant et après l’extradition d’Abdelmoumène Khalifa, principal accusé, il nie tout.

Interrogé sur les dépôts d’argent des organismes sous tutelles du ministère du Travail, notamment la Caisse nationale des retraites (CNR), il a affirmé, devant le juge, qu’il « n’était pas au courant. » Selon lui, cette « caisse a un conseil d’administration autonome et est gérée suivant des lois spécifiques. »

Selon lui, le Conseil d’administration de la CNR « n’avait pas informé le ministère lorsqu’il a décidé de déposer l’argent de la caisse au niveau de Khalifa Bank. » Relancé par le juge sur le rôle de contrôle devant être assumé par le ministère, Aboudjerra Soltani impute la responsabilité au directeur de la caisse qui « devait, selon lui, alerter le ministre sur l’existence d’anomalies. »

Cependant, le mis en cause, M. Meziani, avait affirmé le contraire. Selon lui, le ministre de l’époque (Aboudjerra Soltani, ndlr) avait été alerté, mais n’a donné aucune suite. » « La loi stipule qu’au bout de 30 jours, s’il n’y a pas de réponse, la décision est exécutée », a-t-il affirmé.

L’ancien patron du MSP a toutefois de nouveau tout réfuté, affirmant que « les différentes caisses sous-tutelle ont déposé de l’argent chez Khalifa Bank dans le but de gagner plus. » « J’étais même étonné d’apprendre que la CNR avait effectué des dépôts dans cette banque, alors qu’elle souffrait d’une crise financière. »

Boualem Rabah