Autorisation de l’ANP à intervenir en dehors du territoire national: des experts expliquent
La proposition contenue dans la mouture de la Constitution concernant l’autorisation des troupes de l’armée nationale à participer aux opérations de maintien de la paix à l’étranger continue de susciter des commentaires. S’agit-il d’un changement de la doctrine de l’ANP ?
Pour tenter d’éclairer l’opinion, des experts et d’anciens militaires expliquent la philosophie à l’origine de cette disposition. Selon eux, la proposition vise à lever l’embargo sur la participation de l’armée nationale à des opérations militaires à l’étranger. Cités par le quotidien Echorouk, ces experts estiment que « cette mesure est imposée par les conditions géopolitiques régionales ».
« Cette proposition intervient pour s’adapter aux changements des rapports de forces dans la région qui impose une évolution des moyens d’action de l’Algérie appelée à jouer un rôle dans un environnement chargé de conflits menaçant sa stabilité », estime le colonel à la retraite Ben Amar Bendjana.
Ce dernier souligne le fait que la décision d’envoyer des troupes de l’ANP à l’étranger est conditionnée par un accord préalable du Parlement. « Contrairement aux interopérations faites jusque-là, l’intervention de l’armée algérienne en dehors de nos frontières ne relève plus de la volonté exclusive du chef de l’Etat et chef suprême des forces armées. Elle est conditionnée par un accord du Parlement. De ce fait, le président de la République abandonne une partie de ses prérogatives au Parlement », dira pour sa part Ahmed Adimi, ancien colonel de l’armée et membre fondateur du parti Talaie El Hourriyet.
Boualem Rabah