Autoritarisme, coups de sang et déclarations belliqueuses: des signes de panique chez Donald Trump
Lorsque la crise sanitaire provoquée par le Covid-19 a commencé à essaimer à travers le monde, le président américain, Donald Trump, prenait la chose de haut, estimant qu’une crise économique ferait plus de victimes que la prétendue pandémie. Le démenti, il le reçoit en pleine figure: près de 2600 morts au cours des seules dernières 24 heures aux Etats-Unis, font de ce pays-continent la première victime du virus ravageur.
Les Etats-Unis ont en effet enregistré un nouveau record morbide mercredi : 2 569 personnes sont mortes en 24 heures, le plus lourd bilan journalier recensé par un pays, pour totaliser 28 000 décès et plus de 637 000 cas de contamination.
En dépit de ces chiffres qui placent les Etats-Unis au premier rang des victimes de la pandémie, Donald Trump devrait livrer aujourd’hui sa feuille de route pour le redémarrage progressif de l’économie américaine, quasiment à l’arrêt.
« La bataille continue mais les données suggèrent qu’à travers le pays, nous avons passé le pic des nouveaux cas », a-t-il déclaré hier, lors de sa conférence de presse quotidienne.
Polémiques à la chaîne
Près de 17 millions de nouveaux chômeurs sont enregistrés en trois semaines ; l’économie américaine vit au rythme de chiffres vertigineux et des annonces d’entreprises qui crient au secours devant l’ampleur du désastre.
Aussi, Donald Trump insiste pour rouvrir les entreprises américaines et mettre fin aux mesures de confinement, pourtant indispensables pour lutter contre la propagation de la maladie. Une polémique est née, certains gouverneurs rétorquant que ce type de décisions relève de l’autorité des Etats fédérés et non de celle de l’Etat fédéral.
En guise de réponse, le locataire de la Maison Blanche, usant d’un langage belliqueux, sinon guerrier, confirme sa fuite en avant et assure qu’il est dans son bon droit et qu’il lui appartient à lui, président des Etats-Unis, de décider pour les Etats en matière de reprise de l’activité économique.
Une autre polémique concerne les chèques, allant jusqu’à 1 200 dollars, promis par le gouvernement et que les Américains attendent de recevoir. La chef démocrate du Congrès américain a jugé « honteux » que le nom de Donald Trump apparaisse sur ces chèques.
« Je n’imagine pas que ça puisse être un grand problème, je suis sûr que les gens seront très contents de recevoir un gros beau chèque, bien gras, et mon nom est dessus », rétorque Donald Trump, droit dans ses bottes, comme à son habitude.
Fuite en avant, autoritarisme et coups de sang
Pointé du doigt pour sa gestion chaotique de la pandémie, Donald Trump n’est pas homme à faire amende honorable. Il a privilégié de désigner des boucs émissaires parmi lesquels la Chine qu’il accuse de n’avoir pas été transparente en cachant la vérité sur le nouveau coronavirus et l’Organisation mondiale de la santé qu’il désigne comme son complice dans cette supposée rétention de l’information.
De fait, il a pris la décision lourde de conséquences de suspendre la contribution financière américaine à l’organisation onusienne, mettant ainsi à exécution une menace proférée une semaine plus tôt et soulevant un tollé mondial qui l’isole encore plus et renforce l’image d’un président « égoïste », dont le slogan de campagne n’était autre que America first, l’Amérique d’abord !
A peine cette décision intempestive consommée, l’impétueux président s’illustre par un coup de sang qui fera date dans l’histoire des Etats-Unis : il menace les deux chambres du parlement américain, le Congrès et la Chambre des représentants ! C’est, en effet, une première dans l’histoire des Etats-Unis.
Alors que le 3 novembre 2020, date fatidique de l’élection présidentielle américaine avance à grand pas, sachant que son principal atout électoral, l’économie, est en train de partir en fumée, Donald Trump est-il en train de paniquer ? En tout cas, en alignant décisions autoritaires, coups de sang et déclarations belliqueuses, il en donne tous les signes.
M.A. Boumendil