Avocate du FLN et de Djamila Boupacha: Gisèle Halimi tire sa révérence
Avocate du FLN et de la grande moudjahida Djamila Boupacha, Gisèle Halimi est décédée ce mardi, à Paris, à l’âge de 93 ans.
Issue d’une famille juive de condition modeste, Gisèle Halimi est née le 27 juillet 1927 à La Goulette en Tunisie. Avocate engagée, elle se fait notamment connaître lors du procès emblématique de Bobigny (banlieue de Paris), en 1972, où elle défend une mineure jugée pour avoir avorté suite à un viol. Elle obtient la relaxe de la jeune femme et parvient à mobiliser l’opinion, ouvrant la voie à la dépénalisation de l’avortement, début 1975, avec la loi Veil.
Parallèlement à sa carrière d’avocate, elle a mené une carrière d’écrivain. Parmi sa quinzaine de titres, figurent « Djamila Boupacha » (1962), du nom d’une militante emblématique du FLN, et une œuvre plus intimiste comme « Fritna », sur sa peu aimante mère (1999), « pratiquante juive totalement ignorante ».
Mère de trois garçons, dont Serge Halimi, directeur de la rédaction du Monde diplomatique, elle a confié qu’elle aurait aimé avoir une fille pour « mettre à l’épreuve » son engagement féministe. « J’aurais voulu savoir si, en l’élevant, j’allais me conformer exactement à ce que j’avais revendiqué, à la fois pour moi et pour toutes les femmes », a-t-elle dit au Monde en 2011. Dans une longue interview accordée au journal Le Monde en septembre 2019, la nonagénaire s’étonnait encore que « les injustices faites aux femmes ne suscitent pas une révolte générale ».
Samira Ben.