Azerbaïdjan-Arménie: de nouveau la guerre !
La région azerbaïdjanaise du Nagorny Karabakh, essentiellement habitée par des Arméniens qui revendiquent leur indépendance, est de nouveau en proie à de violents combats entre Bakou et Erevan. Un conflit armé a en effet éclaté ce dimanche entre les deux pays.
L’Azerbaïdjan a annoncé dimanche avoir lancé une “contre-offensive” d’ampleur contre les séparatistes arméniens de la région du Nagorny Karabakh, ces derniers, affirmant avoir infligé des “pertes” à l’armée azerbaïdjanaise.
Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a indiqué dans un communiqué avoir lancé une “contre-offensive sur toute la ligne de front”, afin de “mettre fin à des activités militaires des forces armées de l’Arménie et assurer la sécurité de la population civile”.
Il indique qu’un de ses hélicoptères a été abattu mais que son équipage est sain et sauf. Il affirme avoir détruit 12 batteries anti-aériennes.
“Tôt ce matin, la partie azerbaïdjanaise a lancé des bombardements tout au long de la ligne de contact. Ils bombardent aussi Stepanakert (la capitale), nous appelons la population à se mettre à l’abri”, a pour sa part indiqué le porte-parole de la présidence séparatiste sur sa page Facebook.
“Les forces armées du Karabakh ont jusqu’ici mis en échec les plans (de l’Azerbaïdjan), infligeant de lourdes pertes” à l’adversaire, a indiqué le ministère de la Défense de la région.
Le ministère arménien de la Défense, qui soutient les forces séparatistes, a lui indiqué que deux hélicoptères azerbaïdjanais avaient été abattus ainsi qu’un drone.
30 000 dans les années 1990
Le Nagorny Karabakh est une région sécessionniste d’Azerbaïdjan, peuplée majoritairement d’Arméniens et soutenue par l’Arménie.
Elle a été le théâtre d’une guerre au début des années 1990 qui a fait 30.000 morts, et depuis lors, les autorités azerbaïdjanaises veulent en reprendre le contrôle, par la force si nécessaire. Des pourparlers de paix sont dans l’impasse depuis de longues années.
Des combats opposent régulièrement séparatistes et Azerbaïdjanais, mais aussi Erevan et Bakou. En 2016, de graves heurts avaient failli dégénérer en guerre au Karabakh, et des combats meurtriers ont aussi opposé en juillet 2020 Arméniens et Azerbaïdjanais à leur frontière nord.
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev avait menacé vendredi l’Arménie de représailles, en raison de son “comportement agressif”, évoquant les affrontements du mois de juillet, et avait accusé Erevan de “faire échouer à dessein les négociations” de paix sur le Karabakh.
Il avait aussi estimé que l’Arménie préparait des “dizaines de milliers d’hommes ayant un seul but, attaquer l’Azerbaïdjan”.
Bakou a profité de ses réserves immenses de pétrole pour dépenser sans compter en matière d’armement.
L’Arménie, bien plus pauvre, est par contre plus proche de la Russie, qui y dispose d’une base militaire. Erevan appartient aussi à une alliance politico-militaire dirigée par Moscou, l’Organisation du traité de sécurité collective.
Le Kremlin, qui se positionne en arbitre dans la région, livre des armes aux deux pays. Et depuis près de 30 ans, il est parvenu à éviter une guerre ouverte.
La médiation internationale sur le Karabakh, appelée Groupe de Minsk, inclut, outre Moscou, la France et les Etats-Unis.
A.I./Agences