Censure de l’Internet : l’Algérie parmi les 20 pires “prédateurs numériques” de 2020
L’Algérie figure parmi les 20 pires prédateurs numériques de 2020, selon un classement rendu public hier jeudi, par l’ONG Reporters sans frontières (RSF).
Etabli à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la cybercensure, le document met notamment en avant le recours aux mouches électroniques par la pouvoir algérien, notamment depuis le début du mouvement populaire.
Le rapport de RSF cite notamment les « signalements abusifs de pages et de profils contestataires sur les réseaux sociaux pour inciter la plateforme à les fermer ». RSF dénonce également la « publication d’informations personnelles, la dilution d’informations, les commentaires virulents, les attaques personnelles, le chantage et la stigmatisation. »
« L’objectif de cette armée de trolls payée par le gouvernement est de discréditer tous les journalistes critiques. Depuis qu’ils couvrent le mouvement de contestation populaire en Algérie, le journaliste indépendant et correspondant de RSF, Khaled Drareni, et deux journalistes qui eux aussi ont couvert le mouvement de protestation du Hirak, Lamine Maghnine et Redouane Boussag, sont ciblés quotidiennement. Ces deux derniers n’ont aujourd’hui plus accès à leur compte Facebook », explique RSF dans son document.
Selon l’ONG, les pays prédateurs numérique « organisent des raids d’insultes, appellent au viol et menacent de mort les femmes journalistes sur les réseaux sociaux. » Ils interceptent aussi des messages instantanés et activent à distance la webcam ou le microphone d’un appareil.
Parmi les procédés également utilisés, il y a « l’accès aux applications et aux conversations, photos, données GPS stockées dans les téléphones. Comme c’était le cas en Algérie, les trolls et les autorités propagent « des vidéos fake news et publient des informations personnelles », comme « ils bloquent des sites Internet et des applications. »
Boualem Rabah