Compression d’effectifs à El Kendi: les travailleurs rejettent l’idée d’un départ volontaire
La filiale algérienne du groupe pharmaceutique jordanien MSpharma, El Kendi, vient d’annoncer une importante compression d’effectifs. Le conseil d’administration de cette entreprise, qui emploie 600 personnes, propose un départ volontaire à ses employés. Ces derniers refusent catégoriquement.
Dans un communiqué rendu public, l’entreprise justifie cette décision par « des difficultés à mettre en œuvre sa stratégie de développement, en raison de la saturation du marché algérien où activent de nombreux opérateurs ».
« Nous ne bénéficions plus des mêmes chances de développement. Par conséquent, la production a baissé et les coûts ont augmenté. Après avoir examiné toutes les possibilités de remédier à cette situation, le conseil d’administration de l’entreprise a été contraint de proposer un départ volontaire à ses employés », indique la société dans son communiqué, invitant les travailleurs à se rapprocher du comité de participation (CP) pour « émettre leurs avis sur cette décision ».
Les arguments de la direction de l’entreprise peinent à convaincre les concernés (les employés). « La majorité des travailleurs refuse d’accepter cette offre. Pour eux, les arguments avancés ne tiennent pas la route, puisque les résultats financiers des trois dernières années étaient positifs », nous explique un représentant des travailleurs qui a requis l’anonymat.
Affirmant que le comité de participation de l’entreprise (CP), installé en 2019, « n’a pas d’expérience », notre interlocuteur précise que les travailleurs n’accepteront pas facilement cette décision.
« Nous voulons, à travers notre CP, obtenir la preuve que l’entreprise est déficitaire et qu’elle est sur le point de déclarer faillite. Nous voulons voir les bilans financiers et examiné d’abord la possibilité de préserver les emplois, soit par un redéploiement d’effectif sur d’autres sites du groupe ou la révision des postes et des salaires. Le recours au départ volontaire ne doit intervenir que comme ultime solution », souligne-t-il, insistant sur l’ouverture « de négociations sérieuses afin de préserver les intérêts des travailleurs ».
Boualem Rabah