Conseil des ministres: Tebboune déclare la guerre aux gangs des quartiers
Le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, a présidé, ce dimanche, un Conseil des ministres par visioconférence. Cette rencontre a été consacrée « à l’étude du dossier de l’environnement et des mesures réglementaires liées au secteur pharmaceutique.»
La réunion a examiné également deux projets liés au secteur de la justice et un autre dossier concernant les échanges commerciaux avec les pays africains.
Aussi, le Conseil des ministres a mis l’accent sur la lutte contre la propagation du phénomène de l’activité criminelle des gangs des quartiers qui se sont développés ces dernières années, en particulier dans les grandes villes en raison de la faiblesse de l’autorité de l’État. Ce qui nécessite un durcissement des mesures de dissuasion légale pour protéger les citoyens et leurs biens de ces gangs criminels qui utilisent l’argent sale pour semer la confusion et terroriser la population et promouvoir les drogues.
Par conséquent, le Président de la République a interdit « l’importation, la vente, la possession, l’utilisation ou la fabrication d’armes blanches telles que les épées et les poignards ».
Par ailleurs, les personnes condamnées et faisant partie des gangs, seront désormais exclues des procédures d’amnistie.
Il y a eu également l’approbation des mesures légales de protection des différents services de sécurité chargés de lutter contre ces gangs.
Enfin, pour combattre ce genre de criminels, des peines de prison vont être proposées allant de cinq ans à la prison à vie en cas de meurtre, en plus d’une amende pouvant aller jusqu’à deux millions de dinars.
Dans un autre registre, le Président a chargé le Ministre de la justice d’entamer l’élaboration d’une loi contre les enlèvements afin de protéger la sécurité du citoyen et de ses enfants.
Concernant le secteur de l’industrie pharmaceutique, le Gouvernement compte accompagner l’entreprise publique, Saidal, afin qu’elle retrouve son leadership dans la production de médicaments et récupérer sa part de marché nationale qui était de 30% avant qu’elle ne tombe à 10% en raison des manipulations et des manœuvres ayant pour objectif de favoriser l’importation.
La priorité étant toujours l’augmentation de la production nationale de l’industrie pharmaceutique pour réduire la facture d’importation de 400 millions de dollars à la fin de l’année en cours.
L’Agence nationale de l’industrie pharmaceutique, placée sous la tutelle du ministère de l’industrie pharmaceutique, aura pour sa part, les prérogatives de contrôler et réguler le marché, mais aussi de développer l’industrie pharmaceutique.
Il est question aussi de suivre le stock de médicaments afin d’éviter l’importation aléatoire qui est constatée, notamment dans la circulation de médicaments périmés qui au lieu d’être détruits, continuent d’être stockés.
Les laboratoires et les lobbies impliqués dans l’importation clandestine de médicaments pour lutter contre la production nationale et favoriser la contrebande des devises, seront aussi poursuivis et combattus.
Le Gouvernement insiste par ailleurs, sur l’ouverture de la voie aux jeunes et aux institutions émergentes pour entrer dans le monde de l’industrie pharmaceutique et exporter leurs produits.
Enfin, un contrôle renforcé, en coordination avec les pays voisins, notamment du Sud, sera mis en place pour lutter contre les passeurs d’hallucinogènes et de stupéfiants, parfois utilisés comme armes pour déstabiliser la sécurité et la stabilité des pays.
S’agissant du secteur de l’environnement, l’Etat compte encourager la société civile à restaurer l’image esthétique de nos villes. Mais aussi relancer le projet du « barrage vert » comme une priorité pour arrêter l’avancée du désert vers le nord.
Enfin à propos de la ratification de l’accord portant création de la zone de libre échange en Afrique, le Président a demandé aux ministres compétents sous la tutelle du Premier ministre, de s’inspirer des expériences de libre échange que l’Algérie a ratifiées avec d’autres groupes régionaux.
Il est à noter que cet accord, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2021, permettra aux négociants économiques d’accéder aux marchés africains, bénéficiant des efforts de l’Etat pour renforcer les infrastructures du pays, que ce soit la route transafricaine, la modernisation du réseau ferroviaire ou du projet de construction du port central de Hamdania.
Il s’agit d’augmenter le volume des échanges commerciaux hors hydrocarbures avec le continent africain, qui ne dépasse pas actuellement 3% par an.
Mourad Z.