Convoqué pour le 30 octobre dernier: Saïd Sadi poursuivi pour « diffamation »
L’ancien président du RCD, Saïd Sadi, est poursuivi en justice par une personne ou une institution non identifiée pour l’instant. Une plainte pour « diffamation » est portée contre lui auprès du tribunal de Sidi M’hamed d’Alger. Une convocation lui avait été envoyée pour une audition le 30 octobre dernier.
« Il vous est demandé de vous présenter, le 30 octobre 2020 à 10h00 au bureau du juge d’instruction près la 3ème chambre du tribunal de Sidi M’hamed pour vous entendre en tant qu’accusé », écrit le juge dans cette convocation, daté du 19 octobre dernier.
Le document est posté, aujourd’hui, par Saïd Sadi sur sa page Facebook, accompagné d’un long texte où il s’interroge sur les raisons pour lesquelles la justice n’a pas mentionné l’identité de l’auteur de cette plainte.
« Nous savons tous que cela ne fut jamais le cas chez nous mais il est quand même utile de le rappeler : dans les pays qui se respectent, la première vertu de la justice est la transparence. Je viens de recevoir une convocation pour me présenter devant le doyen des juges d’instruction du tribunal de Sidi M’hamed. Le motif invoqué est une plainte pour diffamation », écrit Saïd Sadi dans un post.
Selon lui, « les avocats qui se sont présentés devant le magistrat se sont entendus confirmer le sujet mentionné dans la correspondance sans avoir pu connaître l’identité du ou des plaignants ». « Si les rigidités procédurales peuvent toujours être avancées pour justifier l’opacité, on ne voit guère d’intérêt à tenir secret le nom d’une personne ou d’une institution qui se serait sentie diffamée par mes écrits ou, plus généralement, par mes interventions médiatiques ; l’audience étant supposée être publique », ajoute-t-il, avant de s’interroger :
« Quelle est la raison de ce mystère ? A-t-on décidé de la diffamation en attenant de trouver le diffamé ? A-t-on peur de voir celui-ci se rétracter ? Sa crédibilité serait-elle si problématique qu’il faut cacher le plus longtemps possible son identité à l’opinion publique ?… », s’est-il interrogé. .
L’homme politique qui se trouve depuis plusieurs mois à l’étranger relève, au passage, la « célérité de la justice à enregistrer certaines demandes et la tendance à en oublier d’autres ». « Cela fait bientôt quatre ans qu’un magistrat instructeur est resté sourd alors que j’ai déposé une plainte contre un individu qui a proféré contre moi des mensonges éhontés. Retrouver pourtant son adresse IP était un jeu d’enfant. Il est vrai que l’on ne peut pas trouver le temps d’appliquer le droit quand on est si occupé à condamner des citoyens pour délit d’opinion ou de manifestation », a-t-il ajouté.
Boualem Rabah