Coronavirus: le Conseil de sécurité de l’ONU, victime collatérale
Les présidents américain et français souhaitaient organiser une visioconférence exceptionnelle des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni) pour lutter contre la pandémie de Covid-19 dans les zones de conflit.
Les deux présidents ont évoqué « l’organisation prochaine d’une réunion des cinq membres permanents du Conseil de sécurité » pour accroître la coopération au sein de l’ONU afin de « vaincre la pandémie », ont indiqué la Maison Blanche et l’Élysée.
Rappelant que « cette instance s’est divisée ces dernières années » et que ce serait « un signal important face à la crise », la présidence française a estimé qu’un tel sommet serait « tout à fait exceptionnel », les cinq pays ne s’étant jamais réunis en sommet face à une crise.
Mais la Russie et la Chine sont réticents à voir le Conseil de sécurité, chargé de la paix et de la sécurité dans le monde, se saisir du dossier Covid-19, essentiellement sanitaire et économique jusqu’à présent.
Pour Pékin, parler de la pandémie à l’occasion des discussions du Conseil sur les différents conflits en cours est suffisant, sans qu’il soit besoin d’en faire un sujet transversal.
Le niet opposé par la Chine à l’initiative franco-américaine trouve son explication dans la tension entre Washington et Pékin sur l’origine de la crise, les Américains insistant pour qu’il soit mentionné dans tous les textes que le virus du Covid-19 est apparu au pays du soleil levant.
Excédés par cette paralysie entre les cinq membres permanents, les dix autres membres du Conseil de sécurité, non permanents, ont demandé jeudi une réunion sur le Covid-19, avec un exposé du secrétaire général sur la pandémie.
A. Benmouldi