Le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Lyes Merabet, affiche sa prudence quant à l’évolution de la maladie infectieuse. Il ne veut pas “crier victoire trop tôt”.

Dans un entretien accordé à l’AFP, le docteur Lyes Merabet estime qu’il est encore trop tôt pour se prononcer, si le pic de l’épidémie est déjà été dépassé en Algérie, comme l’assure le ministre de la santé, Abderrahmane Benbouzid. « Personnellement, je considère qu’il faut plus de recul et de données pour pouvoir évaluer objectivement la situation épidémique. Certes, la situation s’est légèrement améliorée en termes de nombre de nouveaux cas enregistrés, mais la courbe est toujours ascendante, avec une diffusion sur tout le territoire », a souligné l’intéressé.

Il rappelle que l’Algérie possède une capacité très limitée dans le dépistage qui fait que la la situation sanitaire soit sous estimée par rapport au nombre de cas réels. « Sachant que pour un cas confirmé de Covid-19, il est établi une contagiosité de deux à trois personnes-contacts, qui peut augmenter si les mesures de confinement, de distanciation sociale et d’hygiène ne sont pas respectées. En résumé, il est encore trop tôt pour se prononcer. »

Par ailleurs, Lyes Merabet qui exerce dans un établissement de santé publique de la wilaya de Blida, a reconnu que la tension a baissé au niveau du premier foyer de la pandémie dans le pays et en confinement total, comparé à il y a deux semaines. Il souligne cependant que la contagion est en train de se diffuser, et de manière inquiétante, dans d’autres territoires de la wilaya, à l’ouest et à l’est. « On risque d’avoir à gérer une autre flambée dans la wilaya si les mesures de confinement ne sont pas observées, voire renforcées  », a t-il prévenu.

Hacen Guenoun