Coronavirus: pourquoi la catastrophe annoncée ne s’est pas produite en Afrique
Tous les experts du monde, y compris ceux de l’OMS, l’ont prévue, mais la catastrophe sanitaire due au Covid-19 ne s’est pas produite en Afrique. Du moins pour l’instant.
En effet, le nombre de cas de contamination et celui des décès reste très faible en comparaison avec la situation en Europe, aux USA et en Asie. Depuis le 14 février dernier, date de l’enregistrement du premier cas en Egypte, l’Afrique n’a recensé que 1.216 décès et 26.058 cas. Elle est ainsi le continent le moins touché par cette épidémie de coronavirus.
La France qui compte 66 millions d’habitants a déjà dépassé la barre des 20 000 décès en raison du Covid-19. Elle dépasse ainsi de loin le continent noir avec ses 1,2 milliards d’habitants.
C’est l’Algérie qui a enregistré le plus grand nombre de décès avec 402 morts, dépassant ainsi l’Egypte, le Maroc et l’Afrique du Sud.
Pourquoi la pandémie ne s’est pas propagée en Afrique ? Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation qui parait paradoxale. En dépit du faible nombre de tests et le manque de données, la pandémie n’a pas connu une propagation inquiétante.
L’autre explication concerne le fait que les pays africains ont eu une longueur d’avance sur la pandémie en imposant, très tôt, le confinement et quelques fois le couvre-feu. Cela a limité la propagation de la pandémie.
Il y a aussi la faible densité de population en Afrique avec 43 habitants au kilomètre carré, contre 181 en Europe de l’Ouest, et 154 en Asie du Sud-Est.
Il y a aussi moins de circulation des personnes sur le continent africain où de nombreuses régions restent très isolées et vivent en quasi-autarcie : il y a moins de touriste, moins de diaspora et peu de grands mouvements de population, notamment en Afrique subsaharienne.
Parmi les raisons ayant limité la propagation du Covid-19, l’âge de la population, composée à 60% de personnes âgées de 25 ans, alors que cette maladie frappe particulièrement les plus âgés.
L’autre hypothèse porte sur la préexistence d’une immunité chez les populations déjà soignées contre la malaria. Le climat s’impose également comme une donnée fondamentale en prendre en compte.
Boualem Rabah