Coronavirus: un antiviral bientôt disponible?
Du médicament anti-VIH aux cellules souches, en passant par la médecine traditionnelle chinoise… De nombreux traitements sont expérimentés pour soigner le Covid-19. L’Organisation mondiale de la santé tente de mettre de l’ordre dans tous ces essais cliniques lancés en Chine et ailleurs dans le monde.
Plus de 80 essais cliniques ont été lancés en Chine – ou ne vont pas tarder à l’être – afin d’expérimenter des traitements contre le Covid-19, la maladie provoquée par le nouveau coronavirus.
“Il n’existe pas de remède connu, alors que les médecins sont impatients de pouvoir aider les personnes affectées. Mais les scientifiques préviennent que seuls des tests méticuleux permettront d’établir quelles mesures sont efficaces”, rapporte Nature. C’est pourquoi l’Organisation mondiale de la santé (OMS) planche – avec des chercheurs chinois – sur l’élaboration d’un plan pour un protocole d’essais cliniques qui pourrait être mis en œuvre simultanément par des cliniciens du monde entier.
Il est notamment essentiel que les modifications de l’état clinique des patients soient évaluées de la même façon, quel que soit le traitement testé. Pour le moment, les essais chinois sont listés dans une base de données qui grossit chaque jour. Ils incluent l’expérimentation de médicaments existant utilisés contre le VIH et qui bloquent les enzymes dont les virus ont besoin pour se répliquer. Des thérapies à base de cellules souches ou faisant appel à la médecine traditionnelle font également partie de la liste.
Un antiviral expérimental bientôt sur le marché ?
Début février, deux essais contrôlés avec placebo ont été lancés pour tester le remdesivir, un antiviral expérimental mis au point par la société américaine Gilead, qui aurait fait ses preuves sur un patient aux États-Unis, selon le South China Morning Post. Les études devraient être terminées fin avril et le remdesivir pourrait être approuvé par les autorités chinoises dès le mois de mai, a déclaré à Nature Shibo Jiang, virologue à l’université Fudan, à Shanghai.
“Si les essais effectués en Chine, réalisés sur des échantillons de 600 personnes chacun, ne sont pas conçus avec des normes strictes pour les paramètres de l’étude, tels que des groupes de contrôle, la randomisation et les mesures des résultats cliniques, les efforts auront été vains”, prévient la revue scientifique. Ce qui fait dire à Soumya Swaminathan, scientifique en chef à l’OMS
K.M./AGENCES