Le bilan de Covid-19 est lourd, très lourd pour les personnels de santé. Depuis le début de la crise sanitaire, l’Algérie déplore 84 décès parmi les professionnels de santé qui ont été en première ligne de la lutte contre le virus mortel. « Ce chiffre concerne le personnel des deux secteurs, public et privé », a affirmé le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Lyes Merabet.

Intervenant ce matin sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, ce dernier a également annoncé un nombre effarant de cas de contamination parmi les fonctionnaires de la santé. Celui-ci, a-t-il indiqué, dépasse le seuil de 3500 cas confirmés.

Lyes Merabet s’est en outre exprimé sur les dernières mesures prises par le gouvernement en vue de mettre un terme à la violence subie par des personnels de santé, dont la criminalisation de ces actes. Selon lui, ces mesures ont été revendiquées « à maintes fois par les syndicats de la corporation », et ce, depuis 2012.

Cependant, le président du SNPSP a estimé que « ce phénomène sociétal, que l’on observe aussi, déclare-t-il, dans la rue, les stades, et jusqu’à l’intérieur des écoles, demande à être pris en charge en s’intéressant de plus près aux conditions d’accueil des malades, mais également, aux relations devant s’établir entre les secteurs public et privé pour faciliter l’accès aux soins et  alléger la pression au niveau des structures publiques de santé ».

Dans la foulée, l’orateur a par ailleurs appelle à la révision de la grille des salaires des médecins exerçant dans le secteur public. « Il est inadmissible qu’un médecin généraliste commence sa carrière avec 50 000 DA mois et la finir à moins de 100 000 DA », a-t-il soutenu, rappelant que les mauvaises conditions de travail font fuir les médecins algériens à l’étranger. Il donne ainsi le chiffre de 300 à 400 médecins qui quittent le pays chaque année.

Boualem Rabah