Covid-19: il faut un vaccin efficace à 80 % pour arrêter la pandémie
Des chercheurs américains ont effectué des simulations pour juger l’impact d’un éventuel vaccin contre le nouveau coronavirus. Les résultats mettent en relief la nécessité d’une éfficacité élevée pour arrêter la pandémie.
Selon les calculs des scientifiques de la CUNY (Graduate School of Public Health and Health Policy de New Yor), publiés dans l’American Journal of Preventive Medicine, il faudrait que l’efficacité du vaccin atteigne au moins 60 % pour éteindre l’épidémie en cours dans le cas où 100 % de la population est vaccinée.
Si la couverture vaccinale descend à 75 %, ce qui est plus probable, pensent les chercheurs, l’efficacité du vaccin devra alors atteindre 80 %.
Cela aboutirait à une réduction du pic correspondant au nombre maximum de personnes qui auraient été infectées en l’absence de vaccin, de 85 %, si 5 % de la population est déjà immunisée, ou de 62 % si 15 % la population a déjà été exposée au virus.
« Tout cela suggère qu’un vaccin seul ne permettra pas un retour à la normale (affranchissement des gestes barrières et de la distanciation sociale), à moins d’un taux d’efficacité très élevé et d’une couverture vaccinale qui semble irréaliste », concluent les auteurs.
« Cela ne veut pas dire pour autant qu’un vaccin avec une efficacité moindre (au-dessous de 80 %) ne serait pas utile, insistent cependant Bruce Y. Lee et ses collègues. L’objectif d’un vaccin est aussi de réduire l’engorgement du système de santé ».
Les chercheurs ont ainsi calculé qu’un vaccin efficace à 40 % permettrait d’éviter 89,5 milliers de jours d’hospitalisation et 2,8 millions de personnes mises sous ventilation artificielle.
Par ailleurs, même si le virus n’élimine pas totalement l’épidémie, il peut être administré en priorité aux publics fragiles et aider ainsi à éradiquer la plupart des cas graves et des coûts d’hospitalisation.
Hacen Guenoun