Covid-19: le ministère marocain de la Santé met en garde contre le risque de… transmission sexuelle
Etrange sortie que celle du ministère marocain de la Santé qui a mis en garde contre une transmission sexuelle du nouveau coronavirus. Aucune étude sérieuse ne conforte en effet cette hypothèse qui semble d’inspiration purement idéologique.
Répondant aux interrogations de ses concitoyens concernant les risques de contaminations liés au nouveau coronavirus, le Dr. Mouad Mrabet, coordinateur du Centre national des opérations d’urgence de santé publique au ministère marocain de la Santé, cité par le site Maghreb Voices, a évoqué le risque réel de la transmission du coronavirus par voie sexuelle.
« L’acte sexuel présente toutes les conditions qui permettent la transmission du virus lorsqu’une des deux personnes est contaminée. Il est impossible d’imaginer que lors d’une relation sexuelle, les mesures de distanciation puissent être respectées. », a-t-il prévenu.
Concernant la consommation d’alcool, le Dr. Mrabet a nié tout effet protecteur contre la maladie, contrairement à ce que prétendent certains chercheurs. « Cela n’a pas été démontré scientifiquement. Bien au contraire, dans plusieurs pays européens, il est conseillé de ne pas consommer ou au moins, diminuer la consommation de l’alcool. La moindre des choses qui puisse arriver en consommant l’alcool est de perdre la concentration et donc de ne plus respecter les mesures de protection et gestes barrières. », a-t-il affirmé.
Aucune certitude scientifique
Les affirmations du responsable marocain sont d’autant plus étranges qu”aucune étude sérieuse n’a établi de transmission sexuelle du virus, exceptée une petite étude réalisée en Chine, avec les échantillons de sperme de 38 hommes testés positifs au coronavirus, passés par l’hôpital de Shangqiu dans la province du Henan, dans le Nord-Est du pays, qui a montré que le sperme de seulement six d’entre eux était positif au coronavirus.
Les chercheurs avaient alors affirmé que les résultats de leur étude étaient limités pour deux raisons : la petite taille de l’échantillon et l’absence de suivi des patients. Les résultats ne permettaient donc pas de savoir si le virus a pu être transmis lors d’un rapport sexuel, ni combien de temps il est resté dans le sperme. L’équipe de recherche a donc suggéré de poursuivre les recherches sur ce sujet pour déterminer si le Covid-19 est sexuellement transmissible.
Hacen Guenoun