Covid-19: le virus pourrait se transmettre par l’air ambiant, selon des scientifiques américains
Jusqu’à présent écarté par les spécialistes, le risque de transmission et de propagation du coronavirus dans l’air que nous respirons serait réel. Selon des scientifiques américains, cités par le magazine Science, le virus pourrait être transmis via les aérosols. C’est pourquoi, préconisent-ils, il faut porter constamment un masque dans l’espace public afin de freiner l’épidémie.
La même source rappelle que les aérosols sont des nuages de gouttelettes microscopiques mille fois plus petites que les postillons. Ils ont ainsi invisibles à l’œil nu. Cette sorte de brume ultrafine que nous produisons lorsque nous expirons, souligne Harvey Fineberg, responsable américain du comité sur les maladies infectieuses émergentes et les menaces sanitaires, pourrait donc transmettre le virus.
« La recherche actuellement disponible soutient l’hypothèse que le coronavirus pourrait se propager via des bioaérosols générés directement par l’expiration des patients, notamment dans des pièces fermées », explique-t-il dans une déclaration à la chaîne d’information CNN.
Trois études avaient confirmé la même hypothèse. Il y a d’abord celle publiée le 17 mars dernier par la prestigieuse revue médicale américaine NEJM (New England Journal of Medicine), indiquant que « le virus était capable de flotter dans l’air jusqu’à 3 heures et de rester infectieux durant cette période ».
Joshua Santarpia et ses collègues du Centre médical de l’Université du Nebraska ont également montré que des portions du virus pouvaient se retrouver dans des surfaces difficiles à atteindre dans les chambres d’isolement des patients traités pour la Covid-19.
Pour leur part, des chercheurs de l’Université de Wuhan (Chine) avaient également constaté que le virus pouvait rester en suspension dans l’air lorsque le personnel soignant retirait son équipement de protection, lors du nettoyage du sol ou bien quand le personnel se déplaçait.
La transmission du virus, explique de son côté, le directeur de l’Institut américain des maladies infectieuses, Anthony Fauci, pourrait « se faire, également, quand les gens ne font que parler, plutôt que seulement lorsqu’ils éternuent ou toussent ».
Boualem Rabah