Covid-19: une nouvelle étude donne des résultats rassurants sur l’immunité
Des chercheurs ont choisi un angle singulier pour mieux comprendre la réaction du système immunitaire au nouveau coronavirus. Leurs résultats, parus dans la revue Nature, sont jugés encourageants et rassurants.
Concluant que les anticorps ne sont pas les seuls rouages du système immunitaire, un groupe de virologues a ainsi mis l’accent sur les lymphocytes T et B. Face à un virus, les lymphocytes B produisent des anticorps qui vont lutter contre l’agent pathogène, tandis que les lymphocytes T ciblent les cellules déjà infectées. Après la maladie, des lymphocytes B et T dits “mémoires” persistent dans le corps et se réactivent en cas de nouvelle infection. Ainsi, le système immunitaire s’avère plus rapide et plus efficace.
Cette mémoire immunitaire fait actuellement l’objet de plusieurs travaux a travers lesquels les scientifiques cherchent à déterminer son fonctionnement dans le cas du Covid-19. C’est le cas par exemple du projet MEMO-CoV-2 de l’Inserm (France) dont les premiers résultats sont encourageants.
Dans une étude publiée le 15 juillet dans la revue Nature, les chercheurs en question ont observé la présence de “cellules T à mémoire de longue durée”, capables de reconnaître le Sars-CoV-2 chez des patients remis du Covid-19. “Etonnamment, nous avons également fréquemment détecté des cellules T spécifiques du Sars-CoV-2 chez des personnes sans antécédents de Sars ou de Covid-19”, relèvent les chercheurs dans leur étude.
De telles observations suscitent l’espoir d’une immunité croisée. L’idée est que des infections liées à d’autres coronavirus, comme un simple rhume, pourraient assurer une protection face au Sars-CoV-2. En France, des chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’Inserm, de l’AP-HP et de l’Université de Paris ont étudié cette hypothèse en comparant le taux d’anticorps contre quatre coronavirus saisonniers sur 775 enfants, atteints par le nouveau coronavirus ou non. Ils ont en ont conclu dans leurs résultats préliminaires qu’ils n’observaient pas de différence.
L’étude parue dans Nature a aussi conclu à l’existence de cette immunité croisée, mais plutôt du côté des lymphocytes. “Un niveau d’immunité pré-existante contre le Sars-CoV-2 semble exister dans la population générale”, commente l’un des auteurs, Antonio Bertoletti, virologue à l’école de médecine de Singapour.
Hacen Guenoun