Covid-19: pourquoi le Vietnam enregistre zéro mort
Limitrophe de la Chine, considérée comme le «berceau» de la Covid-19, le Vietnam n’a enregistré, à ce jour, aucun mort du nouveau coronavirus pour 373 cas confirmés, dont 90% guéris. L’université américaine Johns Hopkins s’est penché sur ce cas unique et donne ses explications.
Dans une analyse pertinente, l’université américaine Johns Hopkins a expliqué pourquoi ce pays asiatique de plus de 97 millions d’habitants est parvenu à vaincre la maladie, alors que le premier cas de Covid-19 identifié dans le pays remonte au 23 janvier dernier. Un exploit qu’elle attribue à la bonne gestion de la crise par les autorités politiques et sanitaires vietnamiennes qui ont réagi rapidement à la menace venue du géant voisin, en faisant preuve de beaucoup de, vigueur.
Au lendemain de l’annonce par l‘Organisation mondiale de la santé (OMS) de l’émergence de la maladie, le 10 janvier 2020, le gouvernement vietnamien organisait déjà une surveillance rigoureuse de ses frontières. Tous les passagers des aéroports internationaux ont été soumis à une recherche de suspicion du nouveau coronavirus et ceux provenant de régions à haut risque, ont été mis en quarantaine obligatoire et conduits directement dans des centres isolés.
Cette surveillance très stricte des frontières en février et mars, et la fermeture, plus tard, des lignes aériennes en provenance des régions à risque avec quarantaines pour toutes les arrivées, a permis au Vietnam de lutter efficacement contre la maladie, quitte même à mettre en péril son économie basée en particulier sur le tourisme.
Tests massifs
Et ce n’est pas tout! Dès le 15 janvier, le ministère de la Santé a décidé d’une stratégie de lutte, en coopération avec l’OMS consistant en la création d’un comité scientifique de prévention de l’épidémie. L’une des premières mesures a été la fermeture des écoles. La stratégie suivie est fondée sur des tests massifs, dès que le pays en a réuni les moyens. Dès la fin avril, le Vietnam pouvait tester 27 000 personnes par jour et environ 1000 personnes étaient testées pour chaque cas détecté. Un taux plus élevé que des pays, censés être plus riches, comme la Nouvelle-Zélande.
Les personnes mises en quarantaine étaient testées en début et fin, alors que les populations jugées à risques l’étaint massivement. Aussi, le traçage de tous les contacts des personnes détectées positives était systématisé grâce à 63 centres provinciaux, 700 centres de districts et 11.000 dispensaires. Les médias ont joué un grand rôle dans cette lutte en informant les populations desquelles étaient issues les personnes détectées positives afin de se présenter aux centres de tests.
Ainsi l’efficacité des mesures prises par le gouvernement vietnamien, conjuguée à la mobilisation d’une population engagée dans le combat contre la maladie, ont permis au pays de stopper la propagation du virus. Le tout avec un coût économique de la crise sanitaire plus bas par rapport à celui des pays d’Europe de l’Ouest par exemple, car la période de confinement était limitée.
Hacen Guenoun