Crise: 80 000 commerçants ont mis la clé sous le paillasson
Le secteur du commerce va mal, très mal. Ainsi selon El Hadj Tahar Boulenouar, président de l’Association nationale des commerçants et artisans algériens (ANCAA), quelques 80 000 commerçants ont mis la clé sous le paillasson ou ont versé dans l’activité informelle en 2019.
Dans un entretien accordé au quotidien El Watan, publié ce dimanche, le président de l’ANCAA a assuré que cet état de fait a contribué à générer une certaine indisponibilité des produits de large consommation et a contribué à l’instabilité des prix. « Il y a un risque majeur de chute de production pour ces denrées agricoles, à savoir céréales, fruits et légumes. Une hausse des prix est alors une évidence », a-t-affirmé.
El Hadj Tahar Boulenouar a également pointé “le manque de marchés de proximité.”
Il a par ailleurs révélé avoir été “convié, il y a une dizaine de jours, à une réunion avec le ministre du Commerce. Le but était de connaître les problèmes du marché et sa préparation pour le mois de Ramadhan qui approche à grands pas”, précisant qu'”ont pris part à cette rencontre plusieurs organisations, conseils interprofessionnels et représentants des départements concernés, tels que le ministère de l’Agriculture”, indiquant “que plusieurs problèmes ont été relevés, tant sur le volet de la disponibilité que sur l’organisation du marché.”
M. Boulenouar préconise, en vue de circonscrire la volatilité des prix, notamment concernant les viandes blanches, la nécessité pour les autorités en charge du secteur, “d’agir rapidement pour absorber le surplus de production et le stocker afin de garantir une stabilité de l’approvisionnement.” “Cela réduira, de son avis, les pertes des éleveurs et leur permettra de relancer une nouvelle production en prévision du mois de Ramadhan”, ajoutant qu’une “autre solution, très importante, est la création de nouveaux espaces commerciaux.”
Pour lui, “marchés provisoires, parisiens ou hebdomadaires, ce ne sont pas les formules qui manquent mais plutôt la volonté”, un élément qu’il dit percevoir chez le nouveau ministre.
Samira Ben.