Crise financière: la société américaine Skift affirme que l’Algérie peut vivre du tourisme
La société américaine de médias, spécialisée dans le tourisme, Skift, estime dans une analyse publiée mardi 25 février 2020, que l’Algérie peut compter sur le tourisme pour compenser la rareté des ressources financières due à la chute des prix des hydrocarbures.
Selon la même source, le gisement touristique est en mesure de compenser les pertes en devise enregistrées depuis 2014. « Le secteur du tourisme a un potentiel énorme, mais l’Algérie doit développer les infrastructures. Car le pays n’est pas préparé pour un grand nombre de touristes», précise Isabelle Werenfels, senior fellow au Moyen-Orient et en Afrique à l’Institut allemand pour les affaires internationales et de sécurité.
Elle précise, cependant, que « c’est une bonne nouvelle que le gouvernement ne se précipite pas vers le tourisme de masse ».
« Il n’y avait pas de réelle volonté politique d’investir dans le tourisme », regrette, pour sa part, Dalia Ghanem, analyste politique au Carnegie Middle East Center de Beyrouth, citée dans l’analyse de Skift.
Des infrastructures à améliorer
Elle relève, dans ce sens, qu’« en raison du pétrole et du gaz, le tourisme n’a jamais été développé, et donc les infrastructures sont très limitées et médiocres.»
Dans ce sens, Dalia Ghanem met l’accent sur la nécessité d’améliorer la qualité des services dans les hôtels. « Les hôtels dans le pays ne sont actuellement pas aux normes. Et en raison du manque de concurrence, il n’y a aucune incitation à améliorer la qualité ni le prix », rappelle-t-elle.
Skift a, tout en rappelant la volonté affiché par le gouvernement Djerrad d’assouplir les procédures pour l’obtention des visas d’ici 2025, fait une comparaison entre les recettes touristiques des pays voisins et celle de l’Algérie.
« Les recettes touristiques de l’Algérie se sont élevées en moyenne à 207 millions de dollars contre 1,1 milliard de dollars pour la Tunisie en 2017 », note la même source, tout en soulignant l’importance du potentiel touristique algérien.
Boualem Rabah