Décès de Moussa Benhamadi: la famille accuse l’administration pénitentiaire de négligence
La famille Benhamadi vient de jeter un gros pavé dans la mare. Elle accuse l’administration pénitentiaire, particulièrement celle de la prison d’El Harrach, ainsi que le juge instructeur près la Cour suprême de négligence qui a coûté la vie à l’ancien ministre des TIC, Moussa Benhamadi, décédé, le 17 juillet dernier, après sa contamination au coronavirus.
Dans un encart publicitaire, publié aujourd’hui dans les colonnes du quotidien El Watan, la famille de l’ex-ministre et patron de groupe Condor, revient avec moult détails sur les dernières semaines de la lutte de ce dernier contre le virus mortel.
« Il (Moussa Banhamadi, ndlr) s’est déplacé le 3 juillet à l’infirmerie de la prison d’El Harrach pour des soins. Mais il n’a pas bénéficié d’un sérieux diagnostic, même si les symptômes laissaient penser qu’il s’agissait de la maladie de Covid-19 », écrit la famille Benhamadi, précisant que l’ancien ministre s’est de nouveau rendu le 9, puis le 12 juillet, à la même infirmerie.
« Malgré la dégradation de son état de santé et l’apparition de symptômes aigus de la maladie, dont la fièvre et la toux, la fatigue et la perte des sensations, il n’a pas été pris en charge », ajoute-t-on dans cette lettre. En date du 12 juillet, Moussa Benhamadi, indique encore la famille, a été présenté devant le juge instructeur près de la Cour suprême.
« Mais, en dépit de l’insistance de ses avocats pour le report de l’audience en raison de la maladie de leur client, le magistrat a refusé et a maintenu l’interrogatoire. Suite à cela, le défunt a regagné sa cellule complètement épuisé. Le lendemain, 13 juillet, il s’est effondré dans la cour de la prison et transféré ensuite au CHU Mustapha Bacha. Sur place, et après des analyses approfondies et un passage au scanner, les médecins ont découvert que ses poumons étaient bouchés à 75%. Ils l’ont alors transféré au service de réanimation, où il est décédé le 17 juillet dernier », précise encore la famille du défunt.
Boualem Rabah