Décès d’Idir: avalanche d’hommages en Algérie et à l’étranger
Les hommages se multiplient, encore à cette heure, en Algérie et à l’étranger, depuis l’annonce de la disparition du chanteur Idir. Ses fans saluent la mémoire de la légende de la musique et de la chanson kabyles. Politiques, artistes, cinéastes, musiciens, hommes et femmes de lettres, journalistes, dramaturges, chanteurs, citoyens anonymes, nul n’est resté insensible à cette perte immense pour l’art universel et pour l’Algérie.
Les politiques
Abdelmadjid Tebboune: “J’ai appris avec une immense tristesse la nouvelle du décès » d’Idir, « une icône de l’art algérien”, a-t-il salué dans un tweet. “Avec sa disparition, l’Algérie perd un de ses monuments”, a-t-il ajouté.
Sofiane Djillali: “Idir, un artiste de haute facture, apprécié par tous les Algeriens, un humaniste et un patriote authentique vient de nous quitter. Il a bercé nos plus belles années de jeunesse, même pour ceux qui ne saisissaient que les mélodies et ne comprenaient les paroles que par le cœur.”
François Hollande (ancien président français): “Idir a envoûté des générations entières au rythme de ses mélodies douces, généreuses et émouvantes. C’était un grand ambassadeur de la culture kabyle et un immense poète algérien. Ses œuvres seront chantées encore longtemps des deux côtés de la Méditerranée”.
Franck Riester (ministre français de la Culture): “Dans la voix du poète résonnait l’âme de la Kabylie. Souvenons-nous de son talent, de ses engagements, de son humanité. Un héritage pour des générations d’artistes. Je pense à sa famille et à ses proches”.
Jack Lang (ancien ministre français de la Culture): “J’ai une peine immense en apprenant la disparition d’Idir. Chanteur-poète, sa voix douce résonnait puissamment en nous comme le chant d’un berger rêveur et généreux. Citoyen du monde et ménestrel au cœur tendre, il était unique. A vava Inouva cher Idir”.
Anne Hidalgo (maire de Paris): “Idir, son engagement humaniste, son engagement pour la culture kabyle resteront dans nos cœurs. Sa voix magnifique résonnera longtemps à l’hôtel de ville où si souvent nous avons ensemble célébré le nouvel an berbère.”
David Assouline (sénateur et historien français): “tristesse encore. Hamid Cheriet, dit Idir, est mort, celui qui a éclairé tant de soirées de fêtes avec mes amis berbères, auxquels je pense en ce moment tout particulièrement. Nous sommes nombreux ce matin à fredonner avec nostalgie A vava inouva.”
Poètes, chanteurs, humoristes et musiciens:
Lounis Ait Menguellet: “Coup dur en cette belle matinée de printemps ! Pour moi le départ d’Idir marque la fin d’une époque pour notre chanson».
Zedek Mouloud (chanteur): “les mots me semblent vides, nuls et sans épaisseur pour parler de mon ami et artiste Idir qui a tiré sa révérence hier soir après avoir résisté dignement à la maladie qui l’a affecté depuis quelque temps. Ce monument de la musique kabyle a été un ambassadeur éclairé de notre culture et de la chanson kabyle aux quatre coins du monde, ses chansons ont envoûté des générations entières. Un poète, un homme de paix, une voix qui force le respect. Un chanteur qui a révolutionné la musique kabyle en la projetant sur l’orbite des musiques du monde sans rien perdre de son originalité. Ses chansons qui ont bercé mon enfance m’ont encouragé à pousser la chansonnette et à suivre sa voie. Pour lui témoigner mon admiration, j’avais prévu de l’associer à la production de mon dernier album, si sa santé n’avait pas périclité entre-temps. Il est parti Idir le chanteur, mais ses œuvres seront chantées encore longtemps ici et ailleurs.”
Hmidou Anza, (chanteur) a posté le portrait de la légende Idir sur son mûr Facebook avec un petit mot en tamazight : “sgunfu di talwit” (repose en paix).
Yacine Zouaoui (chanteur): “J’apprends avec une grande émotion la disparition du grand chanteur de légende Idir, ce soir samedi 2 mai 2020, à 22h, à Paris . En cette douloureuse circonstance, je présente mes condoléances les plus attristées à sa famille à ses proches et à la grande famille artistique algérienne. Paix a son âme.”
Safy Boutella (compositeur): « Quelle immense tristesse, mon Dieu ! Je viens d’apprendre la nouvelle de la disparition de mon ami, notre ami à tous. Idir, le grand Idir, Hamid Cheriet, nous a quittés cette nuit. Que Dieu ait son âme. Quelle perte pour notre pays, pour le monde artistique. Je suis profondément bouleversé. Rabbi yarahmou.”
Patrick Bruel (chanteur) : “La grande voix de la Kabylie s’en va. J’avais eu l’honneur de partager avec cet homme de paix “les larmes de leurs pères”. Nous avions évoqué nos racines communes. Ce duo et cette rencontre resteront gravés. Au revoir, monsieur.”
Sophia Aram (humoriste): “Pourquoi cette pluie ? Idir m’a fait pleurer dès la première écoute. Je ne les compte plus depuis. Sa poésie reste et continue de nous accompagner.”
Djamel Debbouz (humoriste) a posté sur sa page instagram une photo d’Idir, en légende des mains en prière et un coeur noir qui dit le chagrin, aussi bien que des mots.
Arezki Moussaoui (chanteur): “Que dieu t’accueille dans son vaste paradis notre grand chanteur Idir, tu as honoré notre culture. Merci beaucoup. Paix à ton âme.”
Journalistes, artistes et hommes de médias:
Zitoun Kerkaden (portraitiste de stars ): “Je suis peiné, je viens de perdre un grand frère. La pureté du cœur attire les belles âmes, et les belles âmes nourrissent les belles amitiés.”
Tomas Sotto (journaliste à BFMTV):
“Pourquoi tant de pluie tout à coup sur nos fronts
Sur nos champs, nos maisons
Un déluge ici, l’orage en cette saison
Quelle en est la raison ?”
Rachid Arhab (ancien présentateur du journal de France 2): “Idir, son nom d’artiste était le prénom donné en Kabylie à l’enfant qui survit. Hamid Cheriet est parti, Idir lui survivra. Écoutez-le encore et toujours.”
Edwy Plenel (journaliste, directeur de Médiapart): “L’immense Idir est mort et, repensant à la Kabylie de nos jeunesses, me reviennent ces mots de Taos Amrouche:
«Tout meurt tout se dissout pour que naisse la vie
Toute image de nous est image de mort
Mais aussi toute mort est gage de vie»
Smail Bouabdellah (journaliste et animateur sportif sur beIN sport) a également utilisé les réseau sociaux pour rendre hommage à Idir.
Nikos Aliagas (animateur à TF1): “J’aimais Idir, sa voix, son humilité, son ataraxie. Un poète, un homme de paix «je chante pour réparer les souffrances des gens» me disait-il, «les chansons laissent entrevoir un peu de lumière pour embrasser le cœur des gens».”
Raphaelle Bacqué (grand reporter au journal Le Monde):”Ce n’est pas un chanteur comme les autres. C’est un membre de chaque famille… Idir était kabyle, musicien, généreux et poète et on a tellement fredonné A vava inouva”
Sportifs:
Zinédine Zidane: «Triste nouvelle aujourd’hui, nous venons d’apprendre la disparition d’un homme que nous aimons profondément, un homme courageux et un exemple ! Tu as marqué mon enfance en Famille. Je n’oublierai jamais notre rencontre. Repose en paix.”
Riyad Mahrez de son côté a rendu hommage à Idir en postant une photo du défunt légendée d’un « Allah yrahmo Idir»
Ramy Bensebaini a utilisé les réseaux sociaux pour rendre hommage à Idir.
Dramaturges, cinéastes, hommes et femmes de lettres:
Yasmina Khadra a rendu un vibrant hommage à la mémoire de celui qui “n’a fait que quitter un exil de transition pour un exil définitif puisqu’il a été contraint de quitter sa terre natale.”.
Amin Zaoui: “Ce soir tu nous as quittés. Apôtre de la liberté. Le grand humaniste est parti! Le sage. Mais les artistes à l’image de Dda Hamid ne mourront jamais. Ils sont en voyage, comme les oiseaux mythiques.”
Rachid Oulebsir (écrivain et romancier): “Je présente mes condoléances les plus attristées à sa famille qui m’accueillait quand j’étais lycéen ( 1966 à Diar Saada) ! Quatre mois avant la sortie de son premier disque A vava inuva, il était en discussion avec Djamal Allam. Djamal lui dit : ” Ce chant te lancera comme une étoile filante, le texte est plus qu’une braise dans nos entrailles, avec ton chant, elle ne nous brûlera plus. Le texte du géant Ben Mohamed nous sortira de l’inexistence ! Tu joues admirablement de la guitare, ce chant est le tien : va te mettre au travail.”
Medi Sadoun (acteur français) a posté une photo du chanteur Idir avec une petite phrase : “Au revoir Grand Monsieur Idir, reposez en paix.”
Hichem le Hic (caricaturiste à Elwatan) a rendu hommage à sa façon au chanteur Idir.
Doudja Boukrine (militante culturelle à Marseille): “Meme confinés ce soir, nous rendrons un grand hommage à Idir. Allumons tous des bougies.”
Ahmed Brahimi (dramaturge): ‘”Yettru wul, ḥed ur tiwwet” (le cœur pleure sans que personne ne l’ait frappé).
Lahouari Addi (sociologue): “Il est parti le chanteur-poète Idir. Nous retiendrons qu’avec lui, la chanson kabyle a dépassé les frontières géographiques de la Kabylie. C’est désormais un patrimoine musical national. Quant à la chanson A vava inouva, succès mondial dès sa sortie, elle est chantée dans plus de 30 langues. Elle est devenue un monument du patrimoine universel. Merci Idir, repose en paix. Comme l’a dit de toi un sociologue célèbre, tu fais partie de chaque famille algérienne.”
Ali Mammeri: “Nous sommes tous orphelins. Hamid Cheriet dit Idir vient de nous quitter pour rejoindre une seconde étoile qu’il a magnifié dans son oeuvre. Cette étoile n’est autre que Mouloud Mammeri issu de la même colline que lui. Idir a fait sortir du ghetto une culture plusieurs fois millénaire qu’il a amarrée dans l’universalité. Idir a bercé par ses mélodies qui ont fait le tour du monde, plusieurs générations. Dans les temps de larmes, de sang et de désespoir, Idir a vaillamment résisté aux premières loges avec Tahar Djaout au sein de la famille qui avance. Idir vivra toujours parmi nous et son oeuvre sera comme une sentinelle qui veillera en permanence sur tous les enfants de Tamazgha. S-gunfu di talwit à miss n-At Yenni.”
Synthèse Rachid Oulebsir