Documentaire polémique de France 5: Sonia Siam affirme assumer ses déclarations
Insultée et menacée sur les réseaux sociaux, Sonia Siam, médecin résidente en psychiatrie et une des cinq protagonistes du documentaire polémique de France 5, “Algérie, mon amour”, a réagi hier sur sa page Facebook.
Texte intégral de la réaction de Sonia Siam:
“Je me présente, Je m’appelle Sonia Siam, aujourd’hui j’ai 27 ans et je suis médecin résidente en psychiatrie. Certains d’entre vous me connaissent, et d’autres ont dû me découvrir dans le film ” Algérie, mon amour” du Journaliste Mustapha Kessous. Beaucoup l’ont vu, beaucoup d’autres ne l’ont pas vu, mais tous l’ont critiqué.
Étant, l’une des protagonistes du Documentaire, beaucoup m’ont demandé des explications, m’ont demandé des compte sur “l’image” qui a été donné du Hirak, Comme si d’un seul coup le film était ma réalisation, ou que j’étais devenu le symbole ou le porte parole du Hirak,ce que je ne suis pas et refuse qu’on m’y prête même l’intention de le devenir. ( Alors qu’à la base on est tous d’accord que makach man youmathilouna… Yak koul wahed imethel nefssou…Wella nssitou?)
Alors, mes très chers concitoyens, pour commencer, Sachez que je ne suis responsable que de ce que j’ai dit. Et j’assume complètement mes propos. Certes je vous vois arriver avec les “c’est pas représentatif” ….”le code de la famille c’est pas l’objectif du Hirak” mais laissez moi vous rappeler, que Le Hirak n’est la propriété de personne… Ni la mienne ni la votre, et chacun d’entre nous “Hirakistes” à son propre idéal de l’Algérie en tête, mais tous, sommes unis pour un même objectif depuis le 22 Février 2019 : Le changement radical, du système de gouvernance et état de droits, garantissant la démocratie tout en protégeant les libertés individuelles et collectives.
En participant a ce récit, je n’ai fait que parler de points qui me tenaient à cœur, le réalisateur a décidé d’en garder certains et pas d’autres au montage (j’avais dit clairement que je ne représentait pas la jeunesse, j’avais abordé des questions politiques, l’identité, l’histoire, la répression, les détenus d’opinions, et le caractère hétérogène du Hirak)
Il est libre, car comme certains d’entre vous le savent déjà, un film documentaire, est un travail de création, il peut être le regard objectif ou subjectif de celui qui le fait, sur une ou des réalités sociales, politiques ou peu importe la thématique. (On peut être d’accord ou non avec l’angle de vue du réalisateur)
Dans ce cas particulier, lorsque j’ai accepté de participer au projet, il était question, pour le journaliste, de parler de la jeunesse algérienne, dans ses différentes composantes, à travers plusieurs portraits( dont le mien).ces jeunes “choisis” raconteraient leurs points de vues sur la société dans laquelle ils vivent, de leur réalité et de leurs aspirations à l’ère du Hirak. ( Et non un documentaire sur le Hirak uniquement).
Hélas, Le marketing de ce film c’est surtout axé sur le Hirak (ce qui explique les vives réactions, mais n’en justifie en aucun cas la violence) le produit fini n’est peut-être pas à la hauteur des ambitions des uns ou de espoirs des autres, et j’estime que ce n’est pas à moi de le défendre, ou de le fustiger.
Pour ma part, ce ne sont pas quelques minutes dans un film qui résument ce que je pense du Hirak, ce que je vis du Hirak et ce que je vois du Hirak, et il serait tellement réducteur d’attendre d’un film de 70′ de retracer toutes les nuances et les subtilités de ce processus de révolution. Qui dure depuis plus d’une année.
En dehors, du contenu et du format, de ce film, ce qui m’a interpellé ce sont les réactions d’une violence inattendue de certains “progressistes”, face à ce dernier mettant dans le même sac les intervenants, la ligne éditoriale, Hirak, sujet de société et idéologies.
Beaucoup sont tombé dans des travers que souvent eux même dénoncent.
Souvent leur réaction ont fortement ressemblé a celle du fameux” zetchi” qu’ils passent leur temps à fustiger.( Se focaliser sur les 03 minutes de sensationnel, et oublier des sujets importants abordés comme la torture, et les attouchements sexuels subit dans les commissariats par nos concitoyennes, la dictature militaire, l’interdiction de l’embléme Amazigh,la place de la femme dans le Hirak…).
Pour finir, j’aimerais rappeler à certains, que même si je ne suis à pas l’image qui veulent donner de l’Algérie, ou que je ne ressemble pas à l’idée de la femme Algérienne qu’ils se font. Je suis, toute aussi algérienne que vous. Hebbitou Wella ktehtou.
أنا عنصر من الحراك، و تحيا الجزائر حرة و ديمقراطية.
Vive l’Algérie, libre et démocratique, plurielle, et égalitaire.
PS: Merci à tous ceux qui ont le courage de me soutenir publiquement, et a tout ceux qui m’ont envoyé des messages de soutien en privé.