Droits de l’homme: Amnesty International appelle Tebboune à répondre aux revendications du Hirak
L’ONG Amnesty International appelle le président Abdelmadjid Tebboune et son gouvernement à répondre, sans délais, aux exigences du Hirak qui va célébrer, dans quelques jours, son premier anniversaire.
« Le président Tebboune doit entendre les exigences du mouvement populaire pacifique. Lors de son discours d’investiture, le président de la République Abdelmadjid Tebboune s’était engagé à répondre à ces revendications. Il est temps de passer aux actes », a affirmé Hassina Oussedik, directrice d’Amnesty international Algérie.
Intervenant lors d’une conférence de presse organisé, aujourd’hui à Alger, pour rendre public le rapport annuel de l’organisation consacré cette année, à la région MENA, en raison des mouvements populaires nés en 2019 dans plusieurs pays, l’oratrice regrette que le discours du chef de l’Etat ne soit pas suivi d’effet sur le terrain.
Elle cite la poursuite de la répression des manifestants pacifiques, le maintien en détention d’acteurs politiques et associatifs et les poursuites engagées contre des citoyens actifs dans le Hirak. « Personne ne devrait être arrêté, poursuivi ou condamné pour avoir exprimé une opinion pacifiquement. Tous les détenus d’opinion doivent être libérés immédiatement et sans conditions », exige l’ONG qui réclame aussi « la justice, la vérité et la réparation au profit de toutes les personnes détenues arbitrairement ».
Dans ce sens, Amnesty, selon Hassina Oussedik, exige une enquête indépendante sur le cas du militant Kamel Eddine Fekhar, décédé en détention suite à une grève de la faim, et du jeune Ramzi Yettou, mort après son matraquage par des policiers à la fin d’une marche du Hirak en avril 2019.
Elle dénonce aussi le placement en isolement du porte-parole de l’UDS, Karim Tabbou, ce qui est une atteinte aux droits de l’homme.
Amnesty exige également la mise en place de garanties pour le respect des droits de l’homme, de la liberté d’expression et de presse, ainsi que la mise en place de mécanismes garantissant une justice libre et indépendant.
« La future constitution doit mettre un terme aux contradictions existantes dans le texte actuel. Par exemple, l’article 48 garantit le respect des droits de l’homme et des libertés. Mais l’article 49 renvoie à des lois algériennes qui sont en réalité liberticides », précise la conférencière.
Boualem Rabah