Droits de l’Homme: l’ONU n’a rejeté aucune plainte contre l’Algérie
Le Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme (HCDH) a apporté vendredi un démenti quant aux informations faisant état de son rejet d’une plainte contre l’Algérie. C’est là une sacrée pierre dans le jardin de l’agence de presse officielle APS, qui se trouve accusée d’avoir difusé un fake.
L’APS avait rapporté mardi, une déclaration attribuée au Secrétaire au Bureau des contentieux de l’ONU à Genève, Issam Al Muhammadi, qui aurait indiqué que « la plainte introduite par des activistes politiques algériens à l’encontre des autorités algériennes avait été rejetée 24h après son dépôt et examen de son contenu par les délégués juristes du Bureau. » Suite à quoi, l’ONU n’a pas tardé à réagir par la voix du porte-parole du HCDH, Rupert Colville.
« Les informations contenues dans l’article -largement reprises par d’autres médias en Algérie et ailleurs- ont été complètement fabriquées du début à la fin », a-t-il déclaré, dans un communiqué.
« Non seulement les informations rapportées par l’APS sont fausses, mais plus grave encore, les sources citées par l’agence officielle algérienne n’ont aucune existence. Il n’existe aucun organe des Nations unies relatif aux droits de l’Homme portant ce nom et nous n’avons pu identifier aucun membre du personnel ou expert indépendant de l’ONU sous le nom de Issam Al Muhammadi », a affirmé M. Colville.
Pis, le HCDH a demandé à l’APS de retirer l’article mis en cause qui a été relayé par Radio Monte Carlo ainsi qu’une bonne partie de la presse nationale.
« Nous demandons que l’Algérie Presse Service et Radio Monte Carlo -s’il s’agit bien de la source originale de l’histoire- retirent cette fausse information et lèvent toute ambiguïté auprès de leurs lecteurs et auditeurs en expliquant que l’histoire est une pure invention », pouvait-on lire dans le communiqué.
L’Agence officielle a fini par retirer rapidement la dépêche mais sans réagir à ce cinglant démenti de la part de l’ONU.
Le HCDC a en outre confirmé que des citoyens et des militants algériens ont bel et bien « déposé des plaintes ces dernières semaines », et que « les organes compétents en matière de droits de l’Homme les examineront en temps voulu », a-t-il assuré.
Hacen Guenoun