Education nationale : quelle réforme pour l’école algérienne?
« Le Plan d’action du Gouvernement accorde (…) une importance majeure au développement humain et social à la faveur d’un programme intégré pour la réforme et le redressement des systèmes de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et de la Formation et l’Enseignement professionnels », lit-on dans le communiqué sanctionnant le conseil des ministres, présidé, jeudi, par le président de la république et consacré au programme du gouvernement.
Cela s’inscrit dans le prolongement de l’exposé du ministre de l’Education sur la réalité de l’Ecole, présenté au Conseil des ministres de lundi dernier et dans lequel il déplorait notamment « la prédominance de la mémorisation et restitution (parcoeurisme) sur la réflexion scientifique et logique et l’esprit d’initiative » et annonçait « une feuille de route pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement ».
La nouvelle approche du secteur viserait, selon le ministre, « une réforme sérieuse du système éducatif pour permettre aux citoyens de constater le changement radical dès la rentrée scolaire 2020-2021 ».
Le constat assez proche de la réalité dressé par l’exécutif peut laisser espérer des changements capables de remettre un tant soit peu l’Ecole sur la voie qu’elle n’aurait jamais dû quitter. Encore faut-il prendre le taureau par les cornes et délivrer cette même école de l’emprise idéologique qui l’a dangereusement déviée de sa vocation.
Depuis plusieurs décennies les constats se suivent et se ressemblent et les promesses de réforme profonde aussi. A chaque fois, la montagne a accouché d’une souris. Soit parce que les responsables ont manqué de lucidité et de courage, soit parce que le lobby idéologique qui a engagé l’école sur la voie de la régression s’est avéré trop puissant.
La tâche risque de s’avérer ardue tant les racines du mal qui affecte le système éducatif sont lointaines et profondes et les dégâts occasionnés si considérables qu’ils en deviennent presqu’irréversibles.
C’est à de véritables écuries d’Augias que le gouvernement promet donc de s’attaquer. Aussi, aurait-il besoin du plus large soutien possible. Il pourrait l’obtenir car la question concerne chaque famille. Il l’obtiendra si, toutefois, il arrive à convaincre de sa volonté de redonner à l’école algérienne ses lettres de noblesse et de la rétablir dans ses véritables missions.
M.A. Boumendil