Emigration clandestine: 418 harraga algériens débarquent en Espagne dans la nuit du vendredi au samedi
Le phénomène de l’émigration clandestine reprend de manière spectaculaire. Selon le journal local de Seville (Espagne), El Diaro, plus de 418 harraga algériens ont débarqué dans la nuit de vendredi à samedi sur les côtes de la province de Murcia.
Cette nouvelle vague de migrants est, selon de nombreux observateurs et spécialistes de la migration clandestine, un signe du rebond de ce phénomène en Algérie. Et les autorités espagnoles s’inquiètent de la hausse sensible du nombre de migrants clandestins algériens qui représentent désormais 55 % de la totalité des sans papiers vivant dans le pays, alors qu’ils n’en constituaient que 10% en 2018.
Selon les chiffres du ministère espagnol de l’Intérieur, cité par le même journal, près de 1 700 ressortissants algériens ont réussi à atteindre l’Espagne depuis le début de l’année en cours, sur un total de 6 773 migrants.
Les harraga algériens dépassent en nombre ceux en provenance du Maroc avec moins de 1 000 arrivées depuis le mois de janvier dernier. Cette tendance ne s’était pas produite depuis 2016, selon les données de la direction générale de la police espagnole, citée par le quotidien El País.
Par ailleurs, un rapport de la commission européenne démontre que les Algériens empruntent de moins en moins la voie marocaine pour rejoindre l’Espagne par la mer, comme c’était le cas depuis des années. Ils prennent désormais leur départ directement des côtes algériennes. Depuis le mois de janvier, indique la même source, 46% des arrivées par bateau via la mer d’Alboran sont parties d’Algérie, contre 10% en 2019.
Pour réussir la traversée, les passeurs de harraga algériens utilisent, selon toujours la même source, des « bateaux mieux équipés que ceux empruntés par les migrants qui partent du Maroc ou de Libye ». « Les embarcations sont composées généralement de huit passagers maximum, et sont munies de moteurs de 300 chevaux qui peuvent facilement atteindre 40 nœuds, soit 74 km/heure. Ces bateaux n’ont besoin que de trois à quatre heures pour parcourir les 200 km qui séparent Oran d’Almeria, ville du sud de l’Espagne où arrivent les migrants. À cette vitesse, il est difficile de les intercepter », estime le site spécialisé Info Migrants.
Boualem Rabah