En raison du déficit de la CNR: les retraites risquent de ne pas être versées
Le versement des pensions des retraités est sérieusement menacé. La Caisse nationale des retraites (CNR) risque d’être dans l’incapacité d’honorer ses obligations en raison du déficit structurel dont elle souffre depuis plusieurs années déjà. C’est ce qu’a affirmé, hier mardi, le directeur général de cette caisse, Slimane Melouka.
Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, ce dernier a évoqué un grave déséquilibre budgétaire de la CNR. Selon lui, ce déséquilibre est engendré par l’augmentation du nombre d’adhérents (retraités) et l’insuffisance de celui des cotisants : deux personnes actives cotisent pour cinq retraités.
« La norme est de cinq travailleurs actifs, voire idéalement six pour trois retraités, ce qui est loin d’être le cas en Algérie, à cause du sous-emploi et de la non -déclaration des salariés, notamment dans le secteur privé », a indiqué le DG de la CNR.
Slimane Melouka a ainsi tiré la sonnette d’alarme et évoqué un risque potentiel du non versement des retraites, « si la situation de la caisse en restait là ». L’orateur a ensuite détaillé le mode de financement de la Caisse qui ne lui assure pas un équilibre budgétaire durable.
« La CNR est financée à hauteur de 80% par les fonds de la CNAS, soit 50% de ses besoins, à quoi s’ajoute le complément de 18 à 20% versé par l’Etat, et la part de la fiscalité versée depuis 2018, dans le cadre de la loi de finances, qui doit doubler en 2020 et qui est actuellement de 50 milliards de dinars », a-t-il rappelé, en émettant des réserves sur la « perspective de puiser dans le fond de réserve des retraites qui compte 600 milliards de dinars, qui ne suffisent qu’à couvrir une année de dépenses ».
Ce faisant, M. Melouka a plaidé pour une véritable mise à plat du système national des retraites. Il a suggéré, à cet effet, l’exploitation de ressources additionnelles, à travers l’exploitation des taxes sur le tabac, la téléphonie mobile et le médicament.
Boualem Rabah