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Home›A la une›Evocation: Mouloud Feraoun, notre maître à tous       Par Rachid Oulebsir

Evocation: Mouloud Feraoun, notre maître à tous       Par Rachid Oulebsir

Par Algérie infos
14 mars 2018
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« Tu me feras le résumé de ce roman »  me dit, monsieur Ouar, mon professeur de français en posant délicatement sur la table noire « le fils du pauvre », un ouvrage sobre à maquette toute simple, blanche encadrée de rouge. C’était au début du mois de décembre 1964, j’étais alors petit élève de la classe de sixième au Lycée Emir Abdelkader  d’Alger.

Je venais à peine de débarquer de ma Kabylie blessée par la guerre, pour  traîner ma frêle silhouette d’enfant de la campagne, sur la longue  rue Rovigo, pas loin de la fameuse place de Soustara, à l’orée de la Casbah. J’habitais chez des cousins qui eurent l’intelligence de m’inscrire dans cet immense établissement, le plus grand d’Afrique avec ses trois mille élèves. Ne parlant pas l’arabe, je fis une douloureuse connaissance avec Alger et je ne remercierai jamais assez ce professeur, qui croyant me punir, m’ouvrit l’univers refuge  de ce récit de Mouloud Feraoun que je finis par apprendre par cœur. En lisant la vie du petit Fouroulou, je me perdais dans ma propre vie d’enfant fragile dont le père était toujours absent et dont la mère redoublait  de génie  pour calmer les caprices et les interrogations. Je me promettais alors de devenir écrivain, alors que ma mère me destinait à une carrière d’enseignant. « Le fils du pauvre » était le premier roman que je lus assidument et relus avec amour. Je ne connaissais pas d’autre auteur. Je ne croyais pas alors qu’il en existât de plus fin, de plus intelligent, de plus profond ! Comment faisait il donc pour penser en kabyle et écrire en français ? Où puisait-il ce génie pour nous faire croire qu’il parlait de nous en parlant de lui ? Je me promis de découvrir tous les secrets de son écriture, et les promesses d’enfance sont des défis qui nous poursuivent tout le long de notre vie.

Il fut assassiné il y a 55 ans par l’OAS

C’était mon premier écrivain, mon premier maître. J’ai toujours cru, et je le crois encore, que lui seul avait le secret de penser en kabyle et écrire directement en français, comme si son cerveau était une machine perfectionnée dans la traduction, l’adaptation des idiomes les plus singuliers du parler natal.  Je n’avais que 9 ans quand Mouloud Feraoun fut assassiné  un 15 mars, quatre jours avant le cessez le feu qui allait mettre fin à une guerre atroce par tous les crimes commis et tous les déracinements subis par les populations des campagnes et des montagnes. Un commando de  L’OAS, (organisation armée secrète)  d’extrême droite,  exécuta Mouloud Feraoun et cinq autres inspecteurs des Centres Sociaux de Ben Aknoun, crées à l’initiative de Germaine Tillon. Il était alors en pleine réunion de travail avec  Robert Eymard, Ali Hamoutène, Max Marchand, Salah Ould Aoudia et Marcel Basset. Il était alors un homme accompli  forgé par les temps difficiles de la misère coloniale, les épreuves incendiaires de la guerre  et la volonté de fer de s’en sortir.  C’était un grand deuil pour les siens, une immense perte pour le pays qui en recouvrant l’indépendance avait besoin de tels hommes aguerris par les épreuves, éclairés par les lumières de l’humanisme universel.

Je partage avec lui la terre natale de Kabylie, et le fragile viatique culturel d’une culture orale qui fut transmise dans la peur et l’espoir d’une quiétude future. Durant toute l’adolescence, je dessinais  des droites parallèles qui dans mon imagination fertile  devaient se rencontrer,  entre la vie de Mouloud et la mienne. Impossible n’étant pas Kabyle, je finis par trouver des ressemblances en faisant fi du temps et de l’espace. Comme lui je suis né un mois de Mars ! Voilà déjà un point commun ! Comme lui, j’avais un père avalé par l’émigration, après avoir échappé à la faucheuse de la guerre ! Ma langue maternelle était aussi la sienne. Et tout comme lui je  ne cédai rien de la culture kabyle, la première dimension de mon identité, même si la maitrise de la langue française  était une nécessité. Dans  son premier roman, il peignait des tableaux de notre misère commune, j’y retrouvai le métier à tisser de ma mère ,ses poteries ,  ses contes le soir venu , la dextérité de mes sœurs dans le travail de la laine , la jalousie des tantes , la précarité du quotidien , le génie collectif des miens et la vérité  des sentiments .Durant tout son récit , j’imaginais qu’il parlais en écrivant , gesticulait pour exprimer son dépit , se mordais la lèvre  avant d’effacer quelques mots et se grattait la tète pour y retirer les synonymes idoines !  C’était cette posture  que je devais prendre !  Combien de temps restait il coi devant la feuille blanche avant de lâcher la sève de sa plume  comme un ruisseau, noircir la feuille  qui allait emprisonner définitivement le récit ?

Je voulais lui ressembler

Je ne doutais pas qu’un jour j’allais lui ressembler, maitriser la langue de Voltaire  et  écrire comme lui ! Il est né le 8 mars 1913  à Tizi Hibel ! J ai toujours rapproché le nom de son village de celui du mien Ighil Leqrar !  Tizi, le col et Ighil, la colline, veulent bien dire la même chose, non ! Leqrar, c’est le refuge, et Hibel également ! Je trichais sur le sens des toponymes pour me sentir chez lui. Tout  comme lui j’ai fréquenté l’école coloniale  et appris la langue française de force ! Il partit  vivre à Salembier, sur les hauteurs est d’Alger , et moi  je me retrouvais à La casbah, sur les hauteurs ouest .  Ne voilà t il pas une autre ressemblance ?

Au lycée mon professeur de français, découvrit en moi un bon conteur, je récitais sans erreur tous les contes de ma mère. Il me proposa de commencer à écrire  « à la Feraoun », dans le journal du Lycée  « La voix de l’Emir »  tenu par les grands élèves de terminale ! J’avais 11 ans  et j’avais ma petite rubrique de contes dans le journal du Lycée ! Mon professeur était satisfait, même si pour ne pas décevoir l’équipe du journal, il jetait un coup d’œil à mes traductions et corrigeait  souvent mes bourdes.

Au printemps de 1965,  mon professeur  m’envoya à la bibliothèque  chercher un ouvrage jean Jacques Rousseau,  j’en revins avec « La terre et le Sang » de Mouloud Feraoun. Il me gronda pour la forme et me fit promettre de alors d’en faire un résumé, une fiche de lecture que j’allais distribuer à mes camarades  de classe. Je retrouvai dans ce roman plus élaboré que « le fils du pauvre » l’histoire d’un village kabyle qui voit d’un mauvais œil le retour d’un de ses enfants parti travailler dans les mines du Nord de la France. C’était  déjà différent de la vie des miens  et tant mieux. Je compris que les parallèles devaient se trouver dans le sens, dans  les contenus et non dans les contenants. Avant de partir à la campagne dans la Vallée de la Soummam  pour les vacances de printemps, je reçus de mon professeur le chez d’œuvre de Saint Exupéry «  le petit prince ». C’est l’histoire d’un garçon très intelligent qui habitait un astéroïde. Il fit un voyage fantastique à travers la galaxie avant de retourner sur terre … La lecture de ce troublant ouvrage  avec ses personnages rigolos m’éloigna de Mouloud Feraoun, je me dis que  c’était un piège de mon professeur ! Au retour au lycée, j’achetai avec mes petites économies «  Les chemins qui montent » et « Les poèmes de Si Mohand »

Je sus qu’il entra à l’école en 1920, commença à écrire en 1939, qu’il avait eu « Le prix de la ville d’Alger » avec son premier roman, le prix du roman populiste avec son second livre ! Son Journal, rédigé de 1955 à 1962, remis au Seuil en février 1962 ne  sera publié qu’à titre posthume, de même que deux derniers romans inachevés, « L’Anniversaire »,  et « La Cité des roses »,une histoire d’amour impossible entre un Kabyle et une française .

Je m’intéressai de plus en plus à  la vie de mon maître, dans le détail. Comment fut-il reçu à ses examens, comment il devint instituteur, quand  fut-il promu directeur, quand est ce qu’il connut Emmanuel Roblès, et les autres. La teneur de ses correspondances avec Albert Camus. Je lus et relus son « Journal 55-62 ».  Je découvris alors que nous avions partagé les affres de la Guerre, lui en adulte responsable ; moi en enfant-page blanche sur laquelle la guerre écrivait ses horreurs.

J’appris  surtout que nous n’avons pas de chance ! Nous avons perdu, un géant de la littérature avec un discret esprit critique que seuls, un humaniste au grand cœur. Je crois que le temps est venu de revisiter l’œuvre de Mouloud Feraoun avec un esprit libéré des certitudes idéologiques chevillées à un nationalisme sectaire et réducteur.

 

 

TagsAlgérieBab El OuedécrivainEmir AbdelkaderFeraounkABYLIElittératurelycéeOAS
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