«Fatwas» contre la fermeture des mosquées sur les TV privées: ferme mise en garde des autorités
Les ministères des Affaires religieuses et de la Communication réagissent aux «fatwas» cathodiques de certains imams autoproclamés contre la fermeture des mosquées, décidée par le gouvernement pour faire face à la propagation du coronavirus.
Ils viennent de mettre grades les auteurs de ces « fatwas » et les responsables des médias qui leur ouvrent leurs canaux pour les exprimer. Dans un communiqué, les deux départements ministériels qualifient de «dérives» ces « fatwas cathodiques diffusées par certaines chaînes satellitaires ».
« Toute contribution, intervention ou consultation en matière d’exégèse doit être soumise à une autorisation préalable », précise la même source. Et d’ajouter : « A l’issue d’une réunion de coordination consacrée aux dérives ayant caractérisé récemment certaines fatwas cathodiques, via certaines chaînes satellitaires, les ministères des Affaires religieuses et de la Communication ont rappelé aux médias audiovisuels et écrits, quel que soit le genre ou le mode d’édition, que toute contribution, toute intervention et toute consultation en matière d’exégèse est soumise à une autorisation préalable du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs ».
Les directeurs de publication et les responsables éditoriaux, ajoute-t-on dans le même communiqué, « doivent se conformer à la loi et à la réglementation en vigueur pour mieux respecter l’inviolabilité de la religion et la sacralité de la foi ».
La décision intervient, selon la même source, pour « mieux préserver la quiétude et la sérénité des Algériennes et des Algériens que ne doivent pas perturber les déviations, les falsifications et l’obscurantisme, particulièrement en cette phase exceptionnelle et critique ».
Dans ce contexte caractérisé par la propagation de la pandémie du coronavirus, les deux ministères insistent sur la nécessité de « mettre un terme aux fatwas qui sèment la “fitna” (discorde) et à juguler l’extrémisme nourri par des intrus et des imposteurs en matière d’exégèse de la vulgate coranique et de la tradition prophétique ». « La fitna est pire que le crime », lit-on dans le document.
Boualem Rabah