France: le recteur de la Grande mosquée de Paris encourage “Charlie Hebdo” à “user de son art”
Trois jours après la republication par l’hebdomadaire satirique français, « Charlie Hebdo », des caricatures irrévérencieuses et blasphématoires contre le Prophète, le recteur de la grande mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, a publié une tribune sur le site du Figaro.
Une contribution dans laquelle il encourage le journal controversé à continuer d’ « user de son art ». « Que Charlie Hebdo continue d’écrire, de dessiner, d’user de son art et surtout de vivre. Que le drame qui a frappé cette publication, des policiers et nos compatriotes juifs serve de leçon à la communauté nationale, mais aussi à ceux qui se réclament de l’islam, à ceux qui se disent amis des musulmans et qui ne condamnent pas clairement ces crimes terroristes : en quoi le meurtre de dessinateurs a fait avancer la cause des musulmans ? Et en quoi la destruction et la barbarie peuvent-elles servir l’image de l’islam ?”, s’est-il interrogé.
Une prise de position claire en plein procès des attaques jihadistes de janvier 2015 contre Charlie Hebdo, des policiers et l’Hyper Cacher qui a débuté, ce mercredi.
Pourtant, Chems-eddine Hafiz, alors avocat de la Grande mosquée de Paris en 2006, avait poursuivi en justice Philippe Val, directeur de la publication de Charlie Hebdo, pour pratiquement les mêmes raisons.
“Notre action était celle de citoyens français qui voulaient user d’un droit constitutionnel. C’était une manière pour nous de prouver notre intégration quand les milieux extrémistes voulaient user de violence et porter la discorde dans l’espace public, non sans manipuler et instrumentaliser la jeunesse et les esprits les plus fragiles et malléables”, s’explique-t-il aujourd’hui.
Mourad Z.