Grave récession annoncées aux Etats-Unis : le Covid-19 menace l’économie mondiale d’effondrement
La pandémie du Covid-19 progresse inexorablement aux Etats-Unis dont le poumon économique, New York, épicentre de la pandémie dans le pays, s’est mis en confinement et compte ses morts. Les prévisions les plus optimistes n’écartent ni une hécatombe ni l’effondrement de la première économie de la planète. Le monde se tient le ventre dans la crainte d’un scenario catastrophe et tente d’anticiper à travers le G20.
Le nombre de personnes atteintes du Covid-19 augmente à toute vitesse aux États-Unis : plus de 163 000 cas confirmés, pour plus de 3 000 morts, selon les derniers chiffres disponibles. Le seul État de New York, épicentre de la pandémie dans le pays, comptait lundi soir plus de 67 000 cas confirmés et plus de 1 200 morts, selon le gouverneur. Les services sanitaires de la ville de New York, dont les habitants sont confinés, sont débordés et nécessitent en urgence quelque 400 respirateurs artificiels et du personnel médical supplémentaire pour faire face à la situation.
C’est dans ce contexte particulièrement difficile pour la capitale économique du pays qu’un navire-hôpital militaire de 1 000 lits est venu ce lundi soulager les structures sanitaires débordées de la ville, alors que le Covid-19 se propage de plus en plus vite aux États-Unis. D’une capacité de 1 000 lits et 12 blocs opératoires, le vaisseau militaire permettra de décharger les hôpitaux de New York de patients non concernés par le Covid-19, en attendant l’ouverture d’un autre hôpital de 3 000 lits dans le quartier emblématique de Manhattan.
Hécatombe et récession annoncées aux USA
Cette aggravation de la situation a poussé Donald Trump à prolonger jusqu’à fin avril les consignes de confinement et de restrictions visant à ralentir la propagation du coronavirus, plutôt que de les alléger d’ici Pâques, le 12 avril, comme il l’avait soutenu dans un premier temps. Plus de 70 % des Américains sont déjà concernés par un confinement, avec l’ajout lundi du Maryland, de la Virginie et de la capitale fédérale Washington DC.
Le confinement et la distanciation sociale qui en découle ont cependant du mal à être respectés dans certains Etats comme le montre le cas d’un célèbre pasteur évangélique de Floride qui a été arrêté lundi pour avoir célébré l’office de manière « répétée » avec des centaines de fidèles, ignorant les ordres de confinement.
La gestion chaotique de Donald Trump est pointée du doigt. Ayant minimisé l’ampleur et la gravité de la pandémie à ses début, il avait fait le choix de protéger l’économie au détriment de la santé et de la vie des Américains, avant de se rendre à l’évidence. De fait, il est confronté désormais à une double catastrophe sanitaire et économique.
Au plan sanitaire, des voix autorisées prévoient de 100 000 à 200 000 morts sur le territoire américain, une véritable hécatombe ; au plan économique, la situation se dégrade rapidement. Ainsi, alors que les USA étaient quasiment en situation de plein emploi, le nombre de chômeurs est passé en quelques jours d’environ 200 000 à plus de 3 millions, et le chiffre ne cesse de grimper.
Le G20 tente d’anticiper
Une forte récession de l’économie américaine, la première du monde, ne serait pas sans effet sur le dollar, première monnaie de référence dans les échanges économiques et financiers internationaux, et son impact sur l’ensemble de l’économie mondiale causerait des dommages d’une ampleur imprévisible.
C’est donc dans ce contexte de crise économique mondiale annoncée que les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des pays membres du G20 organisent aujourd’hui une deuxième visioconférence pour renforcer les mesures contre la pandémie de coronavirus et, partant, d’anticiper sur les retombées économiques de la crise sanitaire.
Les vingt puissances économiques se sont engagées à faire « front commun » dans la lutte contre le Covid-19 affirmant être prêtes à injecter 5.000 milliards de dollars dans l’économie mondiale, alors que des prévisions font état d’une prochaine profonde récession, et que Washington a libéré 2 000 milliards de dollars pour l’économie américaine.
Une stratégie russo-américaine pour redresser les cours du pétrole ?
A noter que lors d’un entretien lundi, Donald Trump et Vladimir Poutine, qui participent à la visioconférence, se sont « mis d’accord pour travailler de façon étroite lors du G20 » dans la lutte contre le coronavirus et pour endiguer la crise économique liée aux mesures de confinement, à la fermeture des frontières et à la distanciation sociale, indiquent des communiqués de La Maison Blanche et du Kremlin.
Mais il était surtout question du pétrole. Les deux chefs d’Etat ont convenu de « consultations russo-américaines sur le sujet entre ministres de l’Énergie », a indiqué le Kremlin. Cet accord constitue un nouveau rebondissement dans la diplomatie pétrolière mondiale après la rupture du pacte entre l’Opep et la Russie sur un plafonnement de la production.
Ce divorce a déclenché une guerre des prix entre l’Arabie et la Russie alors que le marché pétrolier est simultanément confronté à un choc de la demande avec la pandémie de coronavirus. Le prix du baril de Brent est tombé lundi à son plus bas niveau depuis 2002 et celui du brut léger américain est même passé sous les 20 dollars. Les États-Unis sont désormais le premier producteur mondial de pétrole avec l’essor de l’exploitation des sols en schiste, mais les cours actuels sont inférieurs aux seuils de rentabilité de nombreuses compagnies américaines, menacées de disparition.
M.A. Boumendil