Justice: Tayeb Louh accusé d’avoir freiné les enquêtes pour rendre service à Saïd Bouteflika et Ali Haddad
Le juge instructeur près la Cour suprême est sur le point de finaliser son instruction de l’affaire de l’ancien ministre de la justice, Tayeb Louh. Son dossier est lourd, très lourd.
Selon des sources concordantes, celui qui est resté dans le gouvernement durant les vingt ans de règne du président déchu, Abdelaziz Bouteflika, sera poursuivi pour des « crimes » liés à «la mauvaise exploitation de la profession », « influence sur le travail de la justice » et « incitation à la partialité et à la falsification de documents officiels ».
L’instruction de cette affaire a permis, selon les mêmes sources, de démasquer de nombreux complices, dont un ancien inspecteur général du ministère de la Justice, un procureur général, un procureur ainsi que des magistrats.
Ces derniers, rapportent les mêmes sources, se sont soumis aux instructions de l’ex-garde des Sceaux qui a voulu rendre service au frère cadet de l’ancien chef de l’Etat, Saïd Bouteflika, à Ali Haddad et à « un lobby français ». Tayeb Louh qui encourt une peine de prison allant jusqu’à 20 ans de réclusion conformément à l’article 33 de la loi de lutte contre la corruption, possédait, selon les mêmes sources, sept lignes téléphoniques, dont certaines sont utilisées pour exercer des pressions sur les juges.
Boualem Rabah