Justice: Zeghmati favorable à la levée du moratoire sur la peine de mort
Le ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, veut remettre en cause le moratoire sur la peine de mort signé par l’Algérie en 1993, et en vertu duquel l’exécution de cette sentence est suspendue.
Abondant dans le sens des islamistes qui l’ont interrogé sur le sujet jeudi dernier, à l’APN, le garde des Sceaux a estimé « qu’il n’y a aucun empêchement, ni au niveau local, ni au niveau international, à appliquer la peine capitale. »
Ainsi, a-t-il ajouté, « l’Algérie est libre et souveraine et la peine de mort sera appliquée en cas de nécessité. » Poursuivant, Belkacem Zeghmati a invoqué la souveraineté du pays. « L’Algérie est un Etat souverain et libre d’appliquer la peine de mort. Il n’y a aucun empêchement, ni au niveau local, ni au niveau international, à appliquer la peine capitale, en cas de nécessité », a-t-il dit.
Le ministre, qui a déjà fait plusieurs déclarations sur le sujet ces derniers jours, tente de faire croire à l’opinion que cela relève exclusivement de la souveraineté du pays. « La législation nationale, notamment en son volet pénal, est l’une des caractéristiques de la souveraineté nationale car ayant un lien direct avec le maintien de l’ordre public, un exercice de souveraineté », a-t-il justifié.
Toujours dans sa plaidoirie en faveur de l’exécution de la peine capitale, Belkacem Zeghmati a affirmé en outre que « jusqu’à ce jour, l’Algérie n’a signé et n’a ratifié aucun accord ou convention ou traité internationaux interdisant le recours à la peine capitale, qu’il s’agisse de législation ou d’exécution. » Pour lui, même la recommandation de 2007 de l’Assemblée des Nations unies « n’est pas contraignante car étant une obligation morale et éthique uniquement. »
Boualem Rabah