Le PLFC 2020 examiné demain à l’APN: baisse de 50% des recettes pétrolière et déficit de 18,8 milliards de dollars
Les voyants économiques sont au rouge vif. L’Algérie enregistre la plus importante chute de ses recettes pétrolières depuis 20 ans. Le déficit avoisine les 19 milliards de dollars. Le projet de loi de finance complémentaire (LFC 2020), devant être examiné, demain mardi 25 mai, à l’APN fait état d’une situation macroéconomique alarmante.
Justifiée par la conjoncture internationale, marquée par le choc de l’offre et de la demande et l’impact du Covid-19 sur l’économie mondiale, la situation économique algérienne ne prête guère à l’optimisme. Du coup, l’exécutif a été contraint de revoir toutes les prévisions de la loi de finances initiale en vigueur depuis le mois de janvier dernier.
Ainsi, les recettes pétrolières du pays sont à leur plus bas niveau durant les trois premiers mois de l’année. « Pour le brut algérien, le prix du Sahara blend a été de 64,6 $/ bbl au mois de janvier 2020, 57,5 $/bl au mois de février 2020 et 31,29 $/bl au mois de mars générant respectivement, 2,894 Mrds $, 2,102 Mrds $ et 1,321 Mrds $ de recettes, soit une moyenne au premier trimestre de 51,52 $/bl et un total des recettes de 6,317 Mrds $ », indique les rédacteurs du PLFC 2020.
L’Algérie devrait exporter l’équivalent de seulement 17,7 Mrds de pétrole à la fin de l’année 2020, contre 35,2 Mrds $US prévues dans la Loi de finances (LF) 2020. En revanche, la facture des importations de biens ne devraient baisser que de 13,1% en dollar, par rapport aux prévisions de la LF 2020, pour se situer à 33,5 Mrds $US.
Compte tenu de ces données, le solde de la balance des paiements prévu pour l’année 2020 s’établirait à -18,8 Mrds $US contre -8,5 Mrds $US prévu dans la LF initiale pour 2020. La croissance économique aussi sera, pour la première fois, depuis le début de l’année négative, puisqu’elle devrait s’établir à -2,63% contre 1,80% prévue dans la loi de finances initiale.
Carburant plus cher et importantes taxes sur les véhicules neufs
« Hors hydrocarbures, la croissance économique se situerait à -0,91% contre 1,78% dans la loi de finances initiale », lit-on dans le même document.
La LFC 2020 contient par ailleurs des mesures que l’on peut considérer comme étant impopulaires. Parmi elles, il y a la révision à la hausse des prix du carburant et l’imposition d’une importante taxe sur les véhicules neufs. En effet, la LFC impose une taxe de 100 000 DA à 1.500.000 DA pour les voitures essence et 200 000 à 2000.000 DA pour les véhicules diesel. Ainsi, les véhicules deviendront plus chers.
Le PLFC 2020 revoit également à la hausse la taxe sur les produits pétrolier (TPP), en majorant de 3 DA/l le prix de l’essence (trois catégories) et de 5DA/L pour le Gas-Oil.
Boualem Rabah