Liban: les accents néocolonialistes d’Emmanuel Macron
En visite à Beyrouth au lendemain de la double explosion qui a dévasté la capitale libanaise, le président français n’a pas jugé utile de prendre des gants pour s’ingérer dans les affaires internes de ce pays souverain. Exigeant des réformes par-ci, menaçant les forces politiques locales par-là, Emmanuel Macron a revêtu son plus beau costume de néocolonialiste.
Se mettant sans gêne dans la peau du donneur de leçons, Emmanuel Macron a ainsi souhaité une “enquête internationale, ouverte, transparente” pour déterminer l’origine de l’explosion et “éviter que des choses soient cachées mais aussi que le doute ne s’installe”.
Lors d’un bain de foule dans la matinée, Emmanuel Macron a rencontré nombre de Libanais en colère, souhaitant la fin d’un “régime corrompu”, une colère qualifiée de “saine” par le président français, qui là non plus ne s’est pas embarrassé de scrupules pour annoncer qu’il allait proposer un “nouveau pacte politique” à la classe dirigeante libanaise.
“Il faut rebâtir la confiance (…) mais elle suppose une refondation d’un ordre politique nouveau où chacun, au-delà des divisions dans lesquelles il s’est réfugié, d’un confessionnalisme qui a été parfois capturé, d’un système qui a été lui aussi capturé par une corruption organisée, d’avoir la force de rebâtir une union nationale pour mener les réformes indispensables dont les Libanaises et les Libanais ont besoin”, a-t-il notamment déclaré, poussant le bouchon jusqu’à affirmer qu’il attendait “ des autorités libanaises des engagements” et qu’il ne ferait preuve d’”aucune complaisance.”
Farid T.