Face aux critiques concernant sa gestion de la pandémie du nouveau coronavirus, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) monte au créneau et hausse le ton. « Le monde aurait dû (nous) écouter attentivement », a déclaré hier le directeur général de l’agence onusienne au cours d’une conférence de presse.

« Le monde aurait dû écouter attentivement l’OMS », a-t-il soutenu, rappelant par la même occasion que « l’urgence mondiale a été déclenchée le 30 janvier », suggérant ainsi que les Etats avaient le temps de s’organiser pour contrer la pandémie..

“Notre plus grande préoccupation est la possibilité que le virus se propage dans des pays dont les systèmes de santé sont plus faibles, avait-il déclaré en fin janvier, alors que seuls 82 cas de contamination étaient recensés en dehors de la Chine, sans aucun décès.

Le directeur général de l’OMS prend ainsi le relai de la porte-parole de l’organisation intervenue avant lui, dans ce qui semble être un plan de communication dûment concerté, pour mettre les Etats, notamment les plus développés d’entre eux, devant leurs responsabilités.

«Nous n’avons jamais dit d’instaurer des mesures du confinement. Nous avons dit de suivre, tracer, isoler, traiter», a en effet déclaré Margaret Harris, soulignant que de nombreux pays ont pris exemple sur les mesures des autorités chinoises à Wuhan, berceau du Covid-19.

Ces pays se sont assurés de l’efficacité de ces restrictions après avoir vu qu’elles avaient fonctionné à Wuhan, sauf qu’ils n’ont pas appliqué l’ensemble des mesures, a-t-elle déploré, suggérant une certaine négligence des autorités.

«Ils n’ont pas pris en compte ce qui s’est passé (exactement) à Wuhan, à savoir qu’il y avait un suivi des contacts très sévère, un isolement très sévère des personnes qui avaient eu des contacts, s’assurant que ces personnes n’allaient nulle part, ainsi que le dépistage massif. Il y avait donc bien plus qu’une simple fermeture de la région», a-t-elle asséné.

A. Benmouldi