Mustapha Khiati : « les malades atteints de Covid-19 livrés à eux même »
Le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche (Forem), Mustapha Khiati dément les assurances du ministère de la santé concernant la prise en charge des patients atteints de Covid-19. Ce dernier a dressé un tableau noir de la saturation des hôpitaux, marquée par la rareté des lits de réanimation.
« Les malades sont livrés à eux-mêmes ; un malade qui décompense est obligé de faire le tour des hôpitaux à la recherche d’une place, ce qui est inadmissible », a-t-il dénoncé. Le président de la Forem s’interroge, dans ce sens, sur le sort de la sous-commission créée en mars dernier par le ministère de la Santé, et chargée de la gestion des lits dans les hôpitaux.
Le constat fait par Mustapha Khiati tranche avec le discours du ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid qui avait écarté, dimanche dernier, la possibilité de recourir dans l’immédiat aux hôpitaux de campagne. « Il y a 42% de taux d’occupation (dans les hôpitaux). Il y a encore de la place, ce ne sont pas tous les hôpitaux qui sont saturés. Il vaut mieux nous réarmer pour faire face à cette incoordination », avait-il assuré.
Mustapha Khiati contredit également le ministre concernant le discours sur une deuxième vague de la pandémie. « Parler d’une 2e vague, cela suppose qu’il y ait un nouveau virus ou que le virus ait changé sa composition génétique, autrement dit, il aurait muté. La première hypothèse (d’un nouveau virus) est exclue puisque les frontières sont toujours fermées, il reste la seconde possibilité d’une probable mutation du virus. Or, il n’y a pas d’étude génétique. Le seul service capable de la réaliser est le Centre de biotechnologie de Constantine. Or ce dernier n’a pas été instruit pour le faire », a-t-il indiqué.
Pour lui, l’épidémie « ne s’est pas estompée, mais a subi trois rebonds des contaminations qui ont conduit, depuis quelques jours, à un bilan inquiétant de plus de 1 000 cas confirmés quotidiennement. Cette situation a conduit, selon lui, à la saturation des hôpitaux qui, pour certains, ont dû rouvrir de nouvelles salles pour faire face à l’afflux des malades.
C’est pourquoi, a-t-il expliqué, « des appels ont été lancés à ouvrir des espaces en dehors des hôpitaux, des espaces à l’instar de la Safex où on peut aménager 4 200 lits, pour accueillir les malades qui n’ont pas besoin de réanimation, qui présentent des symptômes sans avoir besoin d’une oxygénation ».
Boualem Rabah