Les trois mois et demi de confinement auront été un véritable désastre social au Pérou. Plus de 900 femmes, dont 70% de mineures, ont en effet disparu durant cette période.

Ces chiffres qui font froid dans le dos, ont interpellé le “défenseur du peuple péruvien”, Walter Gutiérrez. “Nous devons savoir ce qui s’est passé avec elles”, s’inquiète l’avocat. Entre le 16 mars et le 30 juin, pendant les trois mois et demi de confinement, 915 femmes ont disparu dans ce pays d’Amérique du Sud.

Le phénomène de disparition de femmes n’est pas nouveau au Pérou, puisqu’avant le confinement, cinq femmes disparaissaient en moyenne chaque jour. Un chiffre qui a grimpé  à huit durant la quarantaine. “Les cas des petites filles et des adolescentes représentent 70 % du total des femmes disparues”, a révélé Me Gutiérrez lors d’une interview accordée à la radio RPP.

De son côté, la responsable péruvienne des droits de la femme, Eliana Revollar, a critiqué le laxisme dont fait preuve la police locale face à ce drame social. “Il y a une résistance de la police à enquêter sur ces affaires. Nous exigeons que l’on mette en place le registre national des personnes disparues”, a-t-elle affirmé.

Rien que durant l’année 2019, le Pérou a enregistré 166 féminicides, Walter Gutiérrez va encore plus loin en révélant que 150 000 bébés ont vu le jour pendant le confinement, sans pouvoir obtenir de certificat de naissance ou de carte d’identité. Pis, la plupart d’entre eux n’ont reçu aucune vaccination.

Hacen Guenoun