Personnels de santé exposés au coronavirus: une note du ministère en retard de trois mois (document)
Le décès d’une médecin du Covid-19 à Bordj Bou Arréridj incite, enfin, le ministère de la Santé à prendre des mesures de protection du personnel exposé au danger de contamination. Le hic est qu’elles arrivent trop tardivement.
Afin d’éviter un remake de l’affaire de la médecin de Bordj Bou Arreridj qui a contracté le virus qui l’a emportée avec son fœtus de huit mois, le ministère vient d’adresser une note aux responsables des différents établissements leurs demandant d’accorder des congés exceptionnels aux femmes enceintes et aux personnes souffrant de maladies chroniques.
«En application des dispositions de l’alénéa 2 de l’article 7 du décret n°20-69 du 21 mars 2020 (…) et en raison de la situation épidémiologique actuelle, à laquelle sont confrontées les personnels de la santé exerçant dans les établissement public de santé, il est nécessaire de vous rappeler qu’une attention particulière doit être accordée à la catégorie vulnérable », lit-on dans cette note datée du 03 juin dernier.
Signée par le secrétaire général du ministère, ce document précise que « les personnels prodiguant des soins et en contact permanent avec les patients, notamment les femmes enceintes au troisième trimestre et les personnes atteintes de maladies chroniques doivent être mises en congé exceptionnel». « Une importance particulière doit être accordée à la strict application de la présente note », lit-on dans le document.
Pour le président du syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Lyes Merabet, cette instruction est en retard de trois mois. «Ce droit au congé “exceptionnel” pour les professionnels de la santé est accordé la veille du déconfinement. Nous l’avons demandé au ministre par écrit et en réunion officielle, le 26 mars 2020, et on nous a promis de réfléchir sur les modalités … Ça a pris plus de deux mois », déplore-t-il en publiant cette note sur sa page Facebook.
Boualem Rabah