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Home›A la une›Portrait: Rachid  Aliche, premier romancier en Tamazight        Par Rachid Oulebsir

Portrait: Rachid  Aliche, premier romancier en Tamazight        Par Rachid Oulebsir

Par Algérie infos
12 mai 2020
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Rachid Aliche, romancier au long souffle, portait  en lui la déchirante poésie de Si Mohand Ou Mhand et la fidélité à la matrice culturelle kabyle de Mouloud  Feraoun. Il muait naturellement  du poète au pédagogue avec la détermination et la patience de Mouloud  Mammeri, et revêtait le burnous du conteur des entrailles avec  la classe de Jean Amrouche et la folie de Kateb Yacine. Il y a cinq jours, il aurait eu 67 ans ! Rachid Aliche est le premier romancier en Tamazight après l’indépendance.

 « La parole et l’écrit  sont indissociables »,  me disait –il. Il avait compris  que sans la maitrise de l’oralité point d’écriture et  sans écrit la parole  allait disparaitre. Il opta, comme pour ressusciter Belaid At Ali, pour la littérature, mais aussi pour l’apprentissage  de la langue par  la parole, le son, à travers des émissions didactiques spécialement  destinées à l’enfance ! C’est tout un symbole !

Né en Kabylie, à Tagmount Azzouz,  sur les collines d’At Douala, le 7 Avril 1953, il fait partie de ces rares  personnes  chargées d’empathie  et du besoin vital de  communiquer , expliquer , persuader , transmettre !  Il nous avait suffi de deux  rencontres  fortuites en France pour nous comprendre  et  aller  rapidement dans nos préoccupations essentielles : Comment  sauvegarder notre littérature  orale  Amazighe, nos riches parlers kabyles ? Comment   transmettre   aux jeunes  géné-rations  les trésors que nous ont  confiés nos mères, nos pères, nos ainés ?

Premier romancier en Tamazight après l’indépendance, il  nous a quittés  le 18 mars  2008 à l’âge de 55 ans en homme accompli, créateur, artiste, homme de radio, ciseleur du verbe et magicien de la parole.

Faire renaitre Tamazight : la vraie indépendance

Après Belaid At Ali,  il fut le premier à croire à l’universalité de Tamazight, à la nécessité de passer à l’écriture pour fixer la mémoire, capitaliser les survivances culturelles qui ont échappé à l’usure du temps et de l’adversité des affrontements culturels coloniaux. Armé de la pédagogie  atavique  du conte et de la narration  innée en dehors de toute  linéarité  , en dehors  des contingences du temps  et de l’intrigue  facile  , il était moderne  dans sa pensée et  sa création.

Nous nous étions  entendus  rapidement  sur l’essentiel, il fallait  passer à l’écrit, mettre  avec les premières règles  établies par  Mouloud Mammeri, sur papier la mémoire des anciens, l’héritage que le temps  nous a transmis, toute  notre sensibilité, nos mots de tous les jours, nos sonorités, nos pleurs, nos joies, nos créations que l’usure du vent  effaçait  du tableau de l’humanité.

Gardien du burnous collectif

Je n’ai pas la faculté de parler aux  morts ! Mais  Rachid  Aliche  n’est pas mort, son âme  est  parmi nous ! Aujourd’hui  Rachid  At Moussa, c’est  toi, c’est moi.  Il est en nous, sa présence ne fait aucun doute. Dans nos croyances anciennes, dans l’imaginaire cosmogonique kabyle, les âmes  des êtres chers reviennent nous visiter  chaque fois que nous évoquons leur parcours, les sacrifices qu’elles  ont consenties pour la communauté. Les âmes  deviennent des  mânes, des gardiens invisibles du burnous collectif. Comme Dda Lmouloud et tous les créateurs qui ont voué leur vie à la sauvegarde de notre patrimoine ancestral, de notre  mémoire torturée, de notre histoire millénaire, Rachid  est le gardien des valeurs universelles de nos ancêtres, de la Kabylité dans son fond et non uniquement dans ses formes. Il a brisé les tabous et ouvert les portes de l’impossible, éclairé le sentier obscurci par l’histoire et la volonté  mortifère d’un pouvoir  jacobin promoteur de la pensée unique, rétrograde et intégriste. Il a construit de solides ponts sur le fleuve  du temps, des gués  entre  les deux  rives du monde,  entre  l’obscurité  et la lumière, entre le passé et l’avenir, entre nos particularismes et la culture universelle.

J’ai le même prénom et le même âge  que Rachid , le destin ou le hasard  ont  fait qu’il décède  le 18 Mars  , alors  que  je suis né  un 18 Mars,  je me sens  comme redevable  d’une continuité  , d’un  lourd viatique , d’un héritage  que  je dois porter  à mon tour  et continuer l’œuvre  de cet homme  que la vie  n’a pas gâté .

La quête identitaire inassouvie

L’œuvre  de Rachid  Aliche  est une  quête  identitaire inassouvie. L’auteur  de « Asfel » et de « Faffa »  avait  opté pour une littérature de l’urgence , peu  lui importait  le style, la tournure, la forme, seul le contenu primait, le message pesait  dans sa lutte contre le temps, contre l’oubli  et l’inertie  générale. Il avait l’art de distinguer rapidement l’essentiel de l’accessoire, aller  à la pulpe  sans  s’attarder à l’écorce, palper et tester  la substance  extraite   de son récipient. Il avait à sa façon tranché   sur la question amazighe, il fallait  agir  et  l’écriture  et la parole  étaient  ses outils,  ses instruments, il avait compris  que  sans  la maitrise de l’oralité  point  d’écriture  et  sans écrits  la parole  allait disparaitre. Contre  cette menace d’extinction de notre  verbe , il opta  comme pour  ressusciter  Belaid At Ali, pour la littérature, mais  aussi pour l’apprentissage  de la langue par  la parole  ,  le son,  à travers  des émissions  didactiques spécialement  destinées à l’enfance ! C’est tout un symbole.  Il  était dans  l’esprit  de la reconstruction  de ce que  les colonisations successives ont détruit,  œuvre coloniale  de  déracinement que l’école  algérienne  s’évertuât à  continuer  de sorte  à enterrer définitivement  toute trace de l’Amazighité .

Asfel ; Le sacrifice rituel

Rachid  avait le sens de la formule pour  dire  sa pensée profonde :  « Tamazight  est en danger  de mort, si on ne bouge pas, nous connaitrons  la mort  absurde des Aztèques » m’avait-il confié  dans une station de métro à Lyon. Il était  homme  à faire  ce qu’il disait. Son parcours  à la radio Chaine  2, démontre  si besoin était,  cette unité  entre la pensée  et l’engagement  concret ,  militant,  pour  Tamaziɣt , cette cause  identitaire  inséparable de notre destin »  .

Dans  son roman emblématique  « Asfel », une œuvre poétique dense  d’écriture moderne ,  Rachid  refuse  que l’âme  de nos ancêtres soit l’objet  du rituel  sacrificiel pour exorciser une malédiction !  Il part   à la quête  de notre  identité  à travers un  amour  impossible, à la reconstruction de l’unité  brisée ,  de la mémoire  dispersée , de l’identité  diluée . Armée d’ une symbolique  locale , le roman , à la Kateb Yacine , sans ancrage  dans le temps matériel ,  accède  dans son thème, la quête de soi et de l’unité  dans la diversité,  à l’universalité  des valeurs

Faffa ; le chant de la perte de soi

Dans son  second roman « Faffa » consacré au déracinement  et à la perte  dans l’exil,   Rachid  est en même temps,  Adarwic, le fou  dont  a besoin la société  pour dire les vérités crues  sans  artifice  sans  détours inutile  ,  Amɣar  Azemni , le sage éternel qui porte la mémoire  et l’histoire  de la Kabylité,  Taqvaylit , et Ilemzi un jeune  homme  porteur de l’avenir prometteur .  L’unité   de ce triangle  de la condition  de  l’être  kabyle  avalé  par l’exil , se reconstitue  dans la principale  valeur  de la Kabylité  le partage du pain et de l’amour ‘’Tagula  d lemlaḥ’’ »

Rachid  avait  l’étoffe d’un grand  créateur ! Il avait  senti  venir  les mutations  douloureuses  pour  notre génération et sans doute  indolores pour  les jeunes  générations  coupées  de notre matrice  identitaire par une école  meurtrière , une vision uniciste  et jacobine  de la culture.

Une œuvre majuscule

Il  vivait  pour Tamazight  plus que pour tout autre projet , il avait  la force  inébranlable  de croire  en ce qu’il faisait  et de faire  ce qu’il croyait !  Notre devoir  est d’honorer sa mémoire, de faire connaitre son œuvre, de continuer  le travail avec les moyens technologiques conséquents  d’aujourd’hui.

Je ne sais pas parler  aux morts, mais  Rachid  Aliche   n’est pas mort, son âme  est parmi nous   aujourd’hui  Rachid   c’est toi, Rachid  c’est moi !

Son apport  à la littérature amazigh est incontournable. Il était  également  producteur d’émissions pour enfants et de cours de langue berbère à la Chaîne II algérienne. Il est décédé le 18 mars 2008 à Alger. Il a laissé pour viatique pour la jeunesse deux romans  Asfel et Faffa , parus respectivement en 1981 et 1986 , une pièce de théâtre ‘’ Tasinfunit’’ parue aux éditions Awal , un manuel d’initiation à Tamazight( lecture-conversations)destiné à la prime enfance , une compilation de nouvelles et de textes de critiques littéraires publiés dans la presse algérienne , une cassette audio accompagnée d’un livret de textes chantés à but didactique  destiné à l’enfance

Un hommage à la hauteur de son génie

Rachid ALICHE, romancier au  long souffle,  portait  en lui, la déchirante poésie de Si Mohand Ou Mhand dont il avait appris tous les poèmes comme des sourates de bénédiction ! Il avait  la fidélité à la matrice kabyle  de Mouloud  Feraoun auprès de qui il apprit à penser en Kabyle et écrire dans d’autres langues . Il muait naturellement  du poète porteur d’oracle  au pédagogue  minutieux avec la détermination  et la patience  de Mouloud  Mammeri .Il revêtait à l’occasion  le burnous du conteur des entrailles  avec  la classe de Jean El Mouhoub Amrouche et la folie de Kateb Yacine . Il y a cinq jours, il aurait eu 67 ans ! Chaque année Tagmount Azzouz, son village natal,  lui rend hommage par l’organisation d’une semaine culturelle en son honneur, pour perpétuer sa mémoire, célébrer son esprit créatif engagé pour la culture des ancêtres. Des expositions, des conférences, des pièces de théâtres, des chants, des rencontres d’auteurs,  convoquent l’imaginaire ancestral si bien défendu par Rachid At Moussa.

Diplômé en physique-chimie, diplômé  de littérature,  parlant l’Allemand  et plusieurs autres languesà coté de sa langue maternelle ,le kabyle qu’il maitrisait à merveille dans ce qu’elle recelle d’antique et de moderne , Rachid  Aliche  est né le 7 Avril 1953 à Tagmount Azzouz  dans la commune  d’ At Mahmoud (At Douala) en haute  Kabylie. Il est le premier  romancier  en Tamazight  post-indépendance.

 

 

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