Pour avoir renoncé au hidjab: une enseignante du primaire harcelée à Béjaïa
User de sa liberté à renoncer au hidjab n’est pas toujours chose aisée. L’histoire de Sonia Mahoui, une enseignante du primaire à Sidi Aïch, dans la wilaya de Béjaïa, le confirme.
Alors que cet accoutrement était rare au début des années 2000 dans la région, il devient désormais source d’ennui pour les femmes qui décident de ne plus le porter. En décidant en effet d’ôter son hidjab, Sonia Mahoui ne pensait pas un instant qu’elle pouvait se retrouver dans un véritable tourbillon social, poussant même son père s’est désolidarisé d’elle.
Selon ses connaissances, l’enseignante a d’abord subi “le harcèlement de la directrice de son école” qui serait allée jusqu’à prendre des photos d’elle sous la table, à son insu, pour la menacer de les diffuser, si jamais elle ne se résolvait pas à “remettre une tenue décente”.
“Voulant déposer plainte, Sonia a buté sur le refus de la police, au motif qu’il y avait déjà neuf plaintes déposées contre elle, en raison de sa tenue jugée indécente”, racontent ses connaissances sur Facebook.
Selon ces dernières, l’enseignante est devenue avec le temps “le principal sujet de discussion dans son village, au point où son père, cédant à la pression, s’est désolidarisé d’elle”.
Boualem Rabah